Joseph Kabila dépose plainte contre la corruption au Parquet général

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Le président Kabila avec son Premier ministre Matata
Le président Kabila avec son Premier ministre Matata

Kinshasa, 24 juin – Le président Joseph Kabila vient de déposer sa première plainte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Elle a été remise le mardi 23 juin au Parquet de la république par le conseiller spécial du chef de l’Etat congolais pour la bonne gouvernance, Luzolo Bambi Lesa, indique une dépêche de l’agence de presse APA.

Selon le conseiller spécial, plusieurs plaintes provenant des dénonciateurs, dont s'est approprié le président Kabila, font état de détournements de deniers publics et de corruption presque dans tous les secteurs de la vie nationale. " Le chef de l'Etat vient ainsi d'accomplir sa part de responsabilité. A la justice aussi d'accomplir la sienne ", a déclaré Luzolo Bambi.

L’APA ne précise malheureusement pas si la plainte cite nommément des personnes, lorsque l’on sait par exemple qu’un détournement largement médiatisé de près de 35 millions de dollars avait été signalé en son temps à la Société nationale d’Electricité (SNEL) sans que la Ministère public, légalement chargé de traquer les délits, ne puisse se saisir de l’affaire. La plainte fait-elle aussi état de ce crime économique ainsi que du manquement de la part de la justice congolaise ? Rien n’est précisé par l’APA.

L'agence signale qu'en entrant en fonction, en mars dernier, en qualité de conseiller spécial du chef de l'Etat congolais en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi, ancien ministre de la Justice, avait promis d'agir et d'en faire rapport endéans trois mois. Deux mois plus tard, il avait indiqué que " la corruption est devenue endémique en RDC " et qu'il fallait l'arrêter. Il avait par ailleurs dénoncé une fraude fiscale de quinze milliards de dollars américains enregistrée au Congo chaque année, alors que son budget annuel est de huit milliards. La justice congolaise n’avait, une fois de plus, jamais réagi pour mettre sa machine en marche.

La RDC occupe la 154ème place sur 174 pays parmi les pays les plus corrompus au monde, selon un rapport publié en décembre dernier par Transparency International. Elle occupait la même position l'année dernière.

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