Le journaliste et éditeur Albert-Guillaume Ntula di Mbewa inhumé à Kinshasa

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

L'éditeur Albert-Guillaume Ntula
L'éditeur Albert-Guillaume Ntula

Kinshasa, 07/09 - Albert-Guillaume Ntula di Mbewa Madesa, secrétaire général honoraire à l’ACP et éditeur-fondateur du journal La Cité Africaine, mort à Kinshasa le 23 août dernier à l’âge de 70 ans, a été inhumé vendredi à la nécropole « Entre ciel et terre » dans la capitale congolaise.

Plusieurs personnalités politiques, culturelles, religieuses et du secteur des médias ont rendu un hommage mérité, lors des obsèques organisées à la place ASSANEF, à celui qui était considéré par ses confrères, chevaliers de la plume, comme le «Baobab de la presse congolaise ».

Le gouverneur de la province du Kongo Central, Jacques Mbadu Nsitu, a, dans son exhortation axée sur « Les voies de Dieu », témoigné des qualités morales et intellectuelles de l’illustre disparu, qu’il a connu depuis les années 1990. « C’est une figure de proue, un homme constant pour ce qu’il faisait, avec une intelligence très vive », a-t-il reconnu.

Chantal Malamba, directrice de cabinet adjointe de gouverneur Mbadu, a affirmé qu’Albert Ntula était un grand moralisateur et un analyste pointilleux qui rêvait et s’engageait pour un Congo débarrassé d’antivaleurs. « Il mérite respect, considération et admiration dans son métier de journaliste », a-t-elle dit.

Sa famille biologique, ses enfants et petits enfants ont tous fait le compte de toutes les richesses d’amour, de valeur de sagesse et d’expérience que leur a léguées Albert Ntula qu’ils appelaient affectueusement « Aloubé » ou encore « Mirage ». « La mort ne prendra jamais rien de cet héritage », a déclaré un de ses petits enfants.

Hommage mérité à un confrère et aîné dans la profession

Le directeur général de l’Agence congolaise de presse (ACP), Justin Kangundu Khossy, qui a déposé une gerbe de fleur au nom du personnel de son entreprise, a manqué de mots pour exprimer la douleur que ressentent les agents de ce média public où le défunt avait passé une bonne partie de sa carrière professionnelle.

Pour l’avoir personnellement côtoyé, à l’ACP où il était mon aîné, mais aussi à la création en 1990 de son journal La Cité africaine, auquel j’ai collaboré à Kinshasa avant de le représenter à Bruxelles en 1991, je peux également affirmer qu’Albert Ntula, que nous appelions affectueusement aussi « Président fondateur », était un homme d’un grand cœur et d’une simplicité exemplaire.

Par ailleurs, je n’oublierai jamais notre dernière rencontre lors de mon passage en 2012 à Matadi, sa ville natale, où nous sommes restés ensemble tout un après-midi, d’abord dans son bureau du gouvernorat, ensuite autour d’un repas qu’il m’a gracieusement offert à la Cité Kinkanda. Nous nous étions promis de nous revoir pour un projet commun, mais le destin en aura décidé autrement.

« Lauréat du prix « Ngenge »

Albert Ntula a fait ses débuts dans la presse en 1960 à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), puis au journal Le courrier d’Afrique (1965-1967) avant d’intégrer l’ACP en 1967, où il a occupé plusieurs fois les fonctions de directeur provincial. En 1975, il est lauréat du « Prix Ngenge » décerné par la direction de l’ACP aux plus grands reporters de l’agence.

En 1990, il lance son propre journal La Cité Africaine, puis La Cité, supplément destiné aux lecteurs de la province du Kongo Central avant de quitter l’ACP en 1998 qu’il réintégrera sept ans après aux fonctions de secrétaire général ensuite de directeur provincial pour le Bas-Congo aujourd’hui Kongo Central.

Pratiquant catholique, Albert Ntula a également fait un bref passage en politique. A sa mort, il occupait les fonctions de conseiller administratif au gouvernorat de la province du Kongo Central.

Cornelis Nlandu, avec l'ACP

Le Pont Maréchal à la Cité Kinkanda, Matadi

Le Pont Maréchal à la Cité Kinkanda, Matadi

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C
Cher confrère et ami, bonjour. C'est depuis presque 2011 que je le connaissais malade. Lorsqu'il m'a reçu dan son bureau, on devait le tenir pour marcher. C'est vrai que c'était un vrai professionnel que j'ai eu la chance de côtoyer de très près. Je me devais de lui faire cet honneur. Comme tu dis, que son âme repose en paix.
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B
Bonjour Cornelis, Je te remercie pour la publication de cette info. J'ai connu Vieux Ntula lorsqu'il était directeur de l'Azap à Mbujimayi dans le Kasai Oriental. J'étais encore reporter à la direction provinciale du Journal Elima. Je garde de lui un bon souvenir d'un professionnel chevronné qui aimait son travail et toujours pressé à transmettre sa dépêche sur le telex pendant que les autres confrères trainaient à profiter des délices du cocktail offert par l'organisateur de la manifestation. Que son âme repose en paix. Bruno Kasonga
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