Les Ne-Kongo en colère descendent sur Bruxelles

Publié le par Cornelis Nlandu-Tsasa

Les Ne-Kongo très en colère descendent sur les rues de Bruxelles

 

Bruxelles - La Communauté ne Kongo de Belgique, représentant les ressortissants du Bas-Congo, ont organisé vendredi une marche de colère pour protester contre les massacres de civils dans cette province, après le déploiement les 28-29 février et 1er mars 2008 d’un dispositif largement disproportionné des forces de l’ordre qui a occasionné la mort de 24 personnes de sources officielles et d'une centaine selon la Monuc.

Une cinquantaine de personnes, 52 précisément au terme de notre décompte, ont pris part à cette manifestation qui a débuté à 13 heures par un sit-in de plus d’une heure devant le Conseil européen et la Commission européenne, au cours duquel elles ont scandé des slogans hostiles au pouvoir de Kinshasa et exigé notamment « la fin des massacres dans le Bas-Congo » ainsi que « la révocation des responsables des tueries ». Le ministre d’Etat à l’Intérieur, Denis Kalume Numbi, ainsi que l’Inspecteur provincial de la Police nationale, le colonel Raus Chalwe, ont été nommément cités à cet effet.

Les manifestants qui ont remis un mémorandum, signé par les représentants de la Communuté Ne-Kongo à travers le monde, à un représentant du Président de la Commission européenne, Manuel Barroso, avaient également déployé des calicots sur lesquels les mêmes exigences étaient mentionnées mais aussi pour signifier que « les ressortissants du Bas-Congo veulent vivre en paix » ou qu’il faut « cesser les mensonges : BDK est un mouvement pacifique ».

Quelque résidants d’autres pays d’Europe, les représentants de Bundu dia Kongo en Belgique et en Allemagne ainsi que deux anciennes candidates à la présidence, Me Marie-Thérèse Nlandu et Justine Kasa-Vubu, tous Ne-Kongo, se sont également joints à la foule qui s’est ensuite ébranlée en chanson et sous forte escorte policière vers l’ambassade de la RDC en Belgique, où un mémorandum a aussi été remis, avant de se disperser à 16 précises après avoir exécuté l’hymne national en kikongo, l’une des quatre langues usuelles au Congo.

 

Les Ne-Kongo demandent au pouvoir de s’attaquer aux causes profondes du malaise 

Dans le mémorandum remis aussi bien à la Commission européenne qu’à l’ambassade de la RDC à Bruxelles, la communauté Ne-Kongo de l’extérieur suggère que le gouvernement congolais s'attaque aux causes politiques, économiques, sociales et culturelles qui sont à la base du mécontentement du peuple Kongo, qui s'exprime à travers BDK, notamment l'exclusion des Ne-Kongo dans la gestion de leur patrimoine provincial économique, le parachutage au Kongo central des milliers des ressortissants d'autres provinces de la République dès que un de leurs est nommé en poste, le comportement scandaleux frisant la sauvagerie de certains militaires, agents de la police, magistrats, etc.

De même cette communauté exige que les Ne-Kongo soient représentées suivant le poids économique et politique de leur province dans les institutions nationales, tel qu’il est appliqué dans plusieurs pays démocratiques et civilisés, faisant ainsi remarquer que leur province compte plus de 120 sociétés dirigées par « les non originaires qui cyniquement et hypocritement nous enseignent le nationalisme et le patriotisme » et est le siège du plus Grand barrage hydroélectrique dans le monde.

Pour les Ne-Kongo, le gouvernement devrait également garantir l'application des dispositions constitutionnelles organisant la décentralisation économique de manière non-discriminatoire au point que toutes les provinces soient traitées dans les mêmes conditions.

Aux termes du même mémo, ils estiment que le gouvernement devrait indemniser toutes les victimes de la « répression barbare » tombées sous les balles des forces de l'ordre dans le Kongo Central, sans distinction aucune depuis l'arrivée de LD Kabila en 1997 à nos jours, et éviter de prendre des décisions basées sur « des informations mensongères et fallacieuses que certains Ne-Kongo inconscients et irresponsables leur fournissent en contre-partie d'une quelconque récompense sous forme d'emploi politique ».


Photos et videos suivront
 

Cornelis Nlandu

Le Signal du Continent

 

 

 

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