Des milliers de maisons incendiées dans de nouvelles de la RDC

Publié le par Cornelis Nlandu-Tsasa

 

Violences à l’Est de la RDC 

Des milliers de maisons incendiées 

 

Kinshasa - «Oxfam France Agir ici» a déclaré vendredi que des habitants de zones reculées dans l’Est du République démocratique du Congo (RDC), où les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) se poursuivent malgré toutes les déclarations jubilatoires faites autour de l’opération conjointe avec l’armée monoethnique rwandaise, sont victimes de graves violences.

A l’occasion d’une récente mission de terrain dans le territoire de Lubero, au Nord Kivu, des villageois ont rapporté à un représentant d’Oxfam international que plusieurs milliers de maisons avaient été incendiées depuis le début des opérations militaires en janvier dernier. Au cours de la seule semaine dernière, au moins 250 maisons ont été réduites en cendres.

Marcel Stoessel, directeur d’Oxfam/Grande Bretagne en RDC, témoigne de retour d’un déplacement dans cette zone de conflit : « Aucune zone de la région où je me suis rendu n’est sécurisée. Les villageois sont forcés de fuir, certains pour la cinquième ou sixième fois, et perdent de vue des membres de leurs familles en chemin.

Les femmes sont violées et victimes de multiples exactions. Les gens se font voler leurs biens alors que leurs maisons sont réduites en cendres. Tout cela se passe à l’heure où je vous parle, mais le monde regarde ailleurs», tout comme les autorités nationales, plutôt préoccupées à piocher dans les caisses de l’Etat. Les récits que j’ai recueillis sont bouleversants.                          

Une femme m’a expliqué avoir assisté au viol d’une de ses voisines par trois hommes armés. Elle pense que la victime est ensuite décédée. Elle s’est enfuie avec ses enfants, mais son mari est parti dans une autre direction et elle ne sait pas où il se trouve».

Après la visite de Nicolas Sarkozy à Kinshasa, il y a un mois, au cours de laquelle le président français avait promis aux Congolais que «la France ne [les] abandonnera pas», la France pilotera une mission du Conseil de Sécurité à Kinshasa et à Goma à la mi-mai.

«Même si la RDC ne fait plus la une des journaux comme ce fut le cas l’année dernière, la guerre est loin d’être terminée pour les Congolais. En attendant l’arrivée des renforts, la France doit veiller à ce que les troupes actuellement sur le terrain fassent tout leur possible pour protéger les civils», a déclaré Nicolas Vercken, d’Oxfam/France Agir ici.

Oxfam France Agir ici vient de publier un  «baromètre de la protection des civils 2008»  qui vise à évaluer l’impact sur les civils de 10 conflits qui se sont poursuivis en 2008, ainsi que la réponse de la communauté internationale, y compris le traitement médiatique dont ont bénéficié ces différents conflits.

 

75 % des Congolais souffrent de malnutrition

 

Le baromètre souligne que la RDC a connu l’une des deux plus importantes vagues de déplacés en 2008 et que 75% de la population congolaise souffrent de malnutrition. Pourtant, la moyenne d’aide au développement pour les Congolais est de 20 dollars par habitant et par an alors qu’il est de 350 dollars en moyenne par Irakien.

Au moins 250.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons depuis le mois de janvier. Oxfam international s’alarme du manque de protection des civils dans leurs villages d’origine mais également dans les villes où ils se réfugient, car des hommes armés s’y rendent également coupables de nombreuses violations des droits humains.

Le nombre de Casques bleus patrouillant dans les zones touchées par de nouvelles violences n’est pas suffisant et laisse les civils apeurés et vulnérables. Alors que la Monuc est composée d’environ 17 500 casques bleus, sa présence dans les zones où se regroupent les déplacés n’est que très peu visible.

«Les communautés nous expliquent qu’elles se sentiraient plus en sécurité si davantage de Casques bleus patrouillaient à pied», explique Marcel Stoessel.

Oxfam international appelle la Monuc à s’assurer que ses effectifs sont déployés dans les zones où elles pourront protéger au mieux les populations les plus exposées. Oxfam France Agir ici est également préoccupée par le sort des civils au Sud-Kivu où s’étendent désormais les opérations militaires contre les FDLR.

Des informations font état de milliers de personnes ayant pris la fuite, craignant une éruption de violences et d’attaques.

 

Cinq garçons violés par les FDLR à Walikale

 

Walikale - Cinq jeunes garçons qui quittaient Misahu pour Mutongo en groupement Ihana, dans le territoire de Walikale dans le Nord-Kivu  ont été violés par les rebelles hutu rwandais des FDLR entre le 10 et le 14 avril dernier, selon l’administrateur du territoire de Walikale, Dieudonné Tshishiku.

Ce dernier précise que ces jeunes gens sont tombés dans une embuscade tendue par ces rebelles au cours de leur voyage, rapporte radio Okapi, parrainée par l’ONU. Les rebelles les avaient enlevés  le 10 avril en brousse où ils ont passé 4 jours à être utilisés comme objets d’apaisement d’appétits sexuels à ces combattants hutu rwandais. Dieudonné Tshishiku affirme que l’un de ces victimes qui a réussi à s’évader est actuellement à Kibua pour des soins appropriés dans une formation médicale de la place.

 

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