Procès Chebeya : L’Etat congolais plaide non coupable

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

La cour au procès Chebeya
La cour au procès Chebeya

Kinshasa, 28/08 (ACP).- Les avocats de la République démocratique du Congo ont plaidé non coupable, jeudi, sur les allégations de « crime d’Etat » concernant l’assassinat de Chebeya, thèse soutenue par la partie civile à l’audience de la Haute cour militaire tenue au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa.

Les avocats de la RDC ont indiqué qu’en déclarant cet assassinat de crime d’Etat, la partie civile Chebeya a violé non seulement le contrat judiciaire qui lie les parties mais aussi le principe dévolutif de l’ appel et trouve ces propos superfétatoires.

En outre, ont fait savoir ces avocats, la partie civile doit améliorer son langage. En tenant ces propos, elle s’est fondée sur le film du cinéaste belge Thierry Michel qui n’a pas attendu la fin du procès pour qualifier en tant que tel l’assassinat de Chebeya, alors qu’en Belgique, plusieurs personnes sont tuées par des agents de l’ordre sans qu’il soit parlé de crime d’Etat.

Ils ont par ailleurs relevé des incohérences entre le rapport de la police scientifique, indiquant que le cou de Chebeya tournait dans tous les sens, tandis que celui d’autopsie du médecin légiste mentionnait que son cou était rigide. Ce qui, toutefois, n’enlève en rien qu’il soit mort.

Ils ont ensuite souligné la contradiction entre le ministère public qui présente les prévenus comparaissant comme les assassins de Chebeya, alors que Kalala Kalao avait déclaré que les véritables assassins de Chebeya étaient des policiers qui auraient été déversés dans la police minière au Katanga. Comme ces contradictions révèlent un doute, elles doivent bénéficier aux prévenus, ont-ils dit.

En dehors de ces contradictions, les avocats de la RDC ont relevé des irrégularités dans l’arrêt du 1er juge qui a transformé le jugement déclaratif du décès de Bazana en son assassinat, alors que ce jugement n’a pas respecté le délai de six mois exigé sur la disparation d’un individu et de cinq ans pour le décès.

En ce qui concerne la constitution de la partie civile de la Voix des sans voix, la Haute cour doit vérifier le dépôt du nouveau statut au ministère de la Justice et éventuellement sa publication au journal officiel, étant donné qu’il y a eu changement à la tête de cette structure. Le civilement responsable a demandé à la Haute cour d’acquitter tous les prévenus pour non seulement incohérence, mais pour contradiction des preuves.

Mais personne n’est dupe pour avaler que Chebeya ou Bazana se soit simplement suicidé, ou que le principal suspect, à savoir le prévenu Mukalay, ait agi de son propre chef, sachant qu’assassiner un président d’une association aussi médiatisée était suicidaire pour son auteur.

Avec l’ACP

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