L'opposition continue à rejeter le dialogue car la RDC n'est pas en crise institutionnelle, selon elle

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Des membres de la Dynamique de l’opposition
Des membres de la Dynamique de l’opposition

Bruxelles, 22/01 - il n’y a pas à l’heure actuelle de crise institutionnelle ou constitutionnelle en République démocratique du Congo qui puisse justifier la tenue d’un forum national après celui de Sun City, estiment le G7 et la Dynamique de l’opposition qui, rejettent ainsi le dialogue convoqué par le président Joseph Kabila, car "inopportun et sans objet".

Dans un communiqué signé par le président du G7, Charles Mwando Nsimba, et le modérateur en exercice de la Dynamique de l'opposition, Jean-Lucien Bussa, publié lundi à Kinshasa en réaction au communiqué de la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) daté du 14 janvier 2016 et relatif à la nécessité pour toutes les parties d'adhérer à l'idée du dialogue national convoqué par le président Joseph Kabila, les deux composantes soulignent que Sun City a réussi à baliser la voie pour la conclusion d’un compromis historique consacré par la Constitution du 18 février 2006 adoptée par 85 % du peuple congolais, le rétablissement de la paix en RDC et le recouvrement de son intégrité territoriale.

Tout en relevant que le communiqué de l'Union africaine ne reflète pas les aspirations démocratiques du peuple congolais et témoigne de la méconnaissance par la Commission de l’UA sur la RDC, le G7 et la Dynamique de l’opposition rappellent que, pour eux, "la crise artificielle actuelle a été délibérément créée par le président Joseph Kabila et sa famille politique, la Majorité présidentielle, qui tiennent à demeurer au pouvoir contre la volonté du peuple congolais et en violation de la Constitution, pacte fondateur sur lequel reposent la cohésion nationale, la paix civile et la stabilité institutionnelle en RDC".

A cette fin, estiment les deux composantes, le président Kabila et ses partisans ont mis en œuvre "une stratégie planifiée de blocage du processus électoral, de restriction des libertés fondamentales, de violation organisée des droits de l’Homme et de répression de toute contestation, même pacifique".

Pour la Dynamique de l’Opposition et le G7, la position de l'UA n’est pas susceptible de faciliter le déblocage rapide du processus électoral et de consolider la démocratie en RDC, mais contribue plutôt à exacerber la tension politique et à éloigner davantage toute perspective d’organisation des élections, plus spécialement de la présidentielle et des législatives que les Congolais attendent "dans le délai constitutionnel".

Pire, la position de la Commission de l’UA apparaît, selon eux, comme "une caution inacceptable apportée à la tentative du président Kabila et de sa Majorité, de remettre en cause l’ordre politique et institutionnel démocratique" convenu par toutes les forces vives de la nation congolaise au Dialogue inter-congolais à Sun City, en Afrique du Sud, sous l’accompagnement conjoint de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine en 2002.

De l'avis du G7 et de la Dynamique, toute solution à l’impasse actuelle passe impérativement par le respect de la Constitution, l’alternance démocratique conformément à la Constitution ainsi que l’organisation d’élections libres, pluralistes, transparentes et crédibles, dans le délai constitutionnel. Ils affirment enfin ne pas souscrire à la facilitation initiée par la Commission de l’Union africaine dans le cadre dudit dialogue et lancent un appel à la Communauté internationale et à l’UA en particulier de "tout mettre en œuvre afin que le président Kabila, garant de la Constitution, la respecte et libère la démocratie ainsi que le processus électoral, gages de l’unité nationale, de la paix, de la stabilité et du développement durables" en RDC.

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