La mort d'un Congolais en Inde provoque des émeutes à Kinshasa

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Kinshasa en ébullition après l'incident en Inde
Kinshasa en ébullition après l'incident en Inde

Bruxelles, 25/05 - La mort par lapidation d’un professeur congolais, Olivier Masonda, âgé de 28 ans agressé le vendredi 20 mai à coups de pierres et de briques par trois hommes à New Delhi, en Inde, a mis le feu aux poudres à Kinshasa où la colère et la frustration des Kinois se sont déversées, mardi et mercredi, sur les ressortissants de ce pays résidant en RDC

Par-ci par là, on a signalé des cas de lynchages de sujets indiens et, mercredi, tous leurs commerces sont restés fermés au Marché central et sa périphérie par crainte de représailles, les vendeurs ambulants, communément appelés « chailleurs », ayant décidé de faire à leur tour la peau aux Indiens. Selon des témoignages, ceux qui ont tenté l’aventure d’ouvrir leurs magasins ont été accueillis par des menaces de pillage et des jets de pierres. La police a dû intervenir pour calmer les esprits.

Arrivé en 2012 en Inde pour y poursuivre ses études, avant de devenir professeur de français à New Delhi, Olivier Masonda s'était querellé vendredi avec ses trois agresseurs au sujet d'une course en rickshaw. Il est décédé de ses blessures à l'hôpital samedi matin.

L'incident n'est pas une première

Le groupe a également frappé un voisin qui essayait de venir en aide au ressortissant congolais. Un des agresseurs a été arrêté alors que la police court encore après les deux autres. En 2013, un Nigérian avait été tué par une bande dans l’État de Goa, dans l'ouest du pays. Les acteurs politiques locaux avaient alors qualifié les Africains de "cancer" et réclamé leur expulsion, tandis que les conseils municipaux avaient ordonné aux habitants de ne pas leur louer de logement.

Fin janvier, une foule avait attaqué une étudiante tanzanienne de 21 ans et ses amis, incendiant leur voiture, les frappant et dénudant la jeune africaine, en représailles à un accident mortel impliquant un véhicule conduit par un Soudanais. En 2014, un ministre de l'agglomération de Delhi avait personnellement dirigé une équipe de policiers dans un quartier populaire de la capitale, où elle a fait irruption en pleine nuit chez des Africaines soupçonnées de prostitution.

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