Manifestations de l’opposition à travers la RDC : La police déployée en nombre

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

La marche à Goma
La marche à Goma

Kinshasa : Dispersion à coups de gaz lacrymogène

Bruxelles/Kinshasa, 26/05 - Plusieurs regroupements de l’opposition ont appelé à des manifestations pacifiques à travers la RDC pour protester contre le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle relatif à la prolongation du mandat du président Joseph Kabila au-delà du 19 décembre 2016, réclamer l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels et manifester la solidarité envers les habitants de Beni, victimes des tueries répétées depuis deux ans.

A Kinshasa, les manifestants ont débuté la marche avant d’être dispersés à coup des gaz lacrymogènes, annonce Radio Okapi qui ajoute que des témoins rapportent que plusieurs commerces situés le long de l’itinéraire de la marche sont restés fermés durant l’avant-midi, tandis que dans les quartiers qui n’étaient pas concernés par cette manifestation, les activités se seraient déroulées normalement. Mais plusieurs responsables d’écoles ont fermé leurs établissements.

A Beni, dans le Nord-Kivu, la marche a été dispersée par la police. Quelques militants de l’opposition qui avaient emprunté le boulevard du 30 Juin malgré le quadrillage de la ville par police ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène.

Le coordonnateur de la dynamique de l’opposition à Beni dénonce ce qu’il qualifie de «dérive dictatoriale». Jusqu'aux environs de midi, les activités étaient paralysées dans la ville, signale encore la radio onusienne.

Des interpellations à Goma

A Goma où les autorités avaient interdit toute manifestation, au moins une vingtaine de personnes ont été interpellées au cours de la marche. Un dispositif policier et militaire a été déployé dans certains quartiers pour tenter d’empêcher les manifestants à atteindre le centre-ville de Goma. Des sources locales rapportent que la plupart des personnes interpellées sont gardées au cachot de la commune de Karisimbi et sept autres ont été acheminées au commissariat urbain de la police. Des blessés sont également signalés.

A Bukavu au Sud-Kivu, la marche de l’opposition s’est déroulée dans un climat apaisé jeudi 26 mai, loin de toute répression, selon plusieurs observateurs, la mairie ayant autorisé cette manifestation voulue pacifique par les opposants.

Quelques dispositifs allégés de la Police nationale congolaise ont été visibles à distance des lieux de manifestation, rapportent des sources locales cité par Radio Okapi qui explique que certains magasins sont restés fermés, comme les écoles situées le long du parcours des manifestants.

A Bunia, la marche de la Dynamique de l’opposition et du Front Citoyen 2016 a aussi été dispersée par la police quelques minutes après son début sur le Boulevard de la Libération. Selon des sources locales, un important dispositif policier était déjà visible aux « points stratégiques » situés sur l’itinéraire de la marche tôt dans la matinée.

Une centaine de manifestants munis de calicots et drapeaux de la RDC ont emprunté la principale artère de la ville en scandant des slogans appelant au respect de la constitution. Quelques minutes après, rapportent des témoins, une unité anti-émeute de la police est intervenue. Le secrétaire fédéral de l’UNC aurait été brutalisé. Aucune interpellation n’a été signalée pendant l’intervention de la police.

Répression et emprisonnement dès le lundi à Matadi

A Matadi, la répression avait déjà commencé lundi. Les militants du Mpcr de Jean Claude Vuemba et ceux de l’Unc de Vital Kamerhe arrêtés lundi à Matadi, sont jugés en procédure de flagrance. Ils ont été déférés devant le Tribunal de Grande instance du chef-lieu du Kongo Central sous l'accusation d’incitation à la désobéissance civile.

A la première audience mardi, les avocats de la défense ont crié à un procès politique. Mvuenzolo du Mpcr, Mavinga de l’Unc ainsi que les autres cadres du Reco d’Albert Puela et du Mlc ont été arrêtés alors qu’ils organisaient la grande mobilisation pour la marche de ce jeudi 26 mai.

A Kinshasa, le leader du Mpcr, Jean Claude Vuemba a dénoncé ces arrestations arbitraires et exigé leur libération sans délai. L’élu de Kasangulu au Kongo Central a appelé les Ne Kongo à participer massivement à la marche de ce jeudi "pour dire non au troisième mandat de M. Kabila".

A Lubumbashi, la marche n’avait pas encore commencé à midi. Les organisateurs disent attendre l’arrivée des leaders de l’opposition pour donner le coup d’envoi. Mais au centre-ville, un important dispositif policier a été déployé notamment à la grande place de la Poste, à la place de la Gare, au rond-point Tunnel et au Carrefour. Les activités tournent normalement. Les magasins et marchés sont ouverts et les écoles fonctionnent sans problème.

Interpellations et tirs réels de balles à Kalemie et Moba

A Kalemie et Moba, les manifestants de l’opposition ont aussi été dispersés. A Kalemie, la manifestation a été dispersée au niveau du marché des réfugies, à plus ou moins 500 mètres de la place Kisebwe, point de départ de la marche. Des membres de l’UNADEF et du PND, deux partis d’opposition, ont dénoncé à Radio Okapi l’interpellation de leurs camarades. Signe de la tension qui a régné dans la ville, les activités commerciales tournaient au ralenti à la place Kisebwe jusqu’à 11 heures locales, malgré les appels lancés par la police.

A Moba, situé à plus de 300 km de Kalemie, la matinée a été mouvementée. Le quartier Kirungu a connu un début de marche vers 7h30 locales. La manifestation a vite été dispersée à coups de balles tirés par la police, rapporte une source proche de la société civile. Trois personnes auraient été interpellées, affirme cette source.

A Kananga, la police a empêché la marche de se tenir. Avant que la manifestation ne débute, trois personnes ont été interpellées au rond-point Notre-Dame, qui devait être le point de départ de la marche. Les manifestants ont été relâchés quelques heures plus tard, selon des sources locales.

Les autres manifestants ont été brutalement dispersés par des éléments de la police déployés depuis la matinée dans les points sensibles de la ville. Le maire de la ville de Kananga, de son côté, reconnaît avoir ordonné l’interdiction de cette marche depuis mardi. Certaines sources indiquent que les organisateurs de la marche et quelques manifestants ont réussi à déposer un mémorandum au siège de la Monusco.

A Mbandaka, les manifestants partis du siège du MLC ont parcouru environ 2 kilomètres avant de faire face à un important dispositif de la police déployé au niveau de l’Hôtel de ville. Ils ont tenté de résister mais ils ont été dispersés par des coups de feu tirés par la police. Quelques manifestants parmi lesquels un cadre du MLC ont été interpelés. Des sources locales font état des blessés, sans plus de précision.

1. Un étudiant tué par les policiers à Butembo, 2. A Kinshasa, 3. Les militants MPCR et UNC à la prison du Camp Molayi à Matadi1. Un étudiant tué par les policiers à Butembo, 2. A Kinshasa, 3. Les militants MPCR et UNC à la prison du Camp Molayi à Matadi1. Un étudiant tué par les policiers à Butembo, 2. A Kinshasa, 3. Les militants MPCR et UNC à la prison du Camp Molayi à Matadi

1. Un étudiant tué par les policiers à Butembo, 2. A Kinshasa, 3. Les militants MPCR et UNC à la prison du Camp Molayi à Matadi

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