Sanctions contre les autorités congolaises : La liste en circulation étendue à 38 noms

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

L'exterminateur général Kanyama et le président Kabila
L'exterminateur général Kanyama et le président Kabila

Le Sénat américain a confectionné une liste de 38 Congolais visés par des sanctions, selon Le Potentiel qui explique : « La question des sanctions contre des dirigeants congolais donneurs d’ordre et exécuteurs d’actes de répression contre l’expression démocratique est à l’ordre du jour au Sénat américain. Sont aussi visés ceux qui participent activement au rétrécissement de l’espace politique.

Selon le quotidien kinois, trois sénateurs américains viennent de proposer une résolution pour des sanctions ciblées immédiates à l’encontre des personnalités congolaises, à savoir Edward J. Market, Richard Durbin et Christopher Murphy, tous démocrates.

Les noms en circulation ne visent plus exclusivement le haut de la hiérarchie de la prise de décisions, précise Le Potentiel qui indique que même des échelons moins importants sont concernés par cette liste confectionnée à Bruxelles, Stockholm, Londres et Washington. Selon des sources, New York aurait également ajouté des noms avec le concours de la Monusco qui se dit « préoccupée ».

Même si le journal ne donne pas les noms des 38 dirigeants congolais concernés par ces mesures -nous en avons déjà cité 18 sur http://lesignalducontinent.over-blog.com/2016/05/des-sanctions-occidentales-pour-raisonner-kinshasa-joseph-kabila-et-17-proches-vises.html - le quotidien explique que les sénateurs, s’appuyant sur une décision de la Maison Blanche, ont saisi l’opportunité du passage de plusieurs acteurs congolais au Sénat et auprès des l’administration Obama pour exiger que l’on passe à la vitesse supérieure.

Comment comprendre que des personnes meurent pour le respect de la Constitution

Aux États-Unis, en effet, personne ne comprend que des Congolais meurent simplement parce qu’ils ont exigé de leurs dirigeants le respect strict de la Constitution relativement aux délais d’organisation des scrutins. Cet étonnement est aussi accompagné du lobbying mené par les adversaires du président Kabila qui ont démontré aux partenaires comment le pouvoir a tout fait pour retarder les élections et obtenir un glissement du calendrier ou, au pire, un troisième mandat pour le président Kabila. Et ce ne sont pas des arguments qui ont manqué aux interlocuteurs des Américains.

Dans leur maladresse, explique Le Potentiel, certains responsables congolais ont opté pour la répression brutale et aveugle, là où il y avait moyen de procéder autrement. Les adversaires politiques du président Kabila ont pris le soin d réunir des preuves matérielles, transmises aux partenaires, sur la volonté de Kinshasa de torpiller le processus démocratique et électoral en RDC, d'inoculer la peur aux téméraires marcheurs et de promettre publiquement la mort à tout celui qui se hasarderait de descendre dans la rue.

Dans leur détermination à réussir un passage en force à n’importe quel prix, les leaders de la Majorité présidentielle ont oublié que tout n’était pas permis sous couvert de la souveraineté, poursuit Le Potentiel qui souligne qu'il est des choses que la démocratie ne tolère pas et pour lesquelles il ne faut ni blesser encore moins tuer gratuitement des citoyens qu’on administre.

Violer la Constitution en usant des moyens de l’État

Pour rappel, le gouvernement congolais, par le canal du ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, est monté au créneau le 25 mai via un communiqué qui a tout l’air d’une mise au point face à la pression que subit de plus en plus la RDC de la part de ses partenaires extérieurs. Au décryptage, cela donne à peu près ce que redoutaient ces partenaires de la RDC, à savoir les autorités congolaises seraient tentées voire déterminées à violer la Constitution en usant des moyens de l’État pour atteindre leur objectif.

Les diplomates en charge du dossier congolais sont désormais convaincus qu’il serait temps de passer à une autre étape dans les tout prochains jours contre ceux qui violent les droits et libertés des Congolais, particulièrement les questions sur la liberté d’expression et les manifestations publiques jusqu’à l’expression des contestations pacifiques.

Les preuves sont abondantes. Le rétrécissement de l’espace politique vécu lors des manifestations des opposants tant à Kinshasa, Lubumbashi, Goma qu’à Bukavu, la traque contre tous ceux qui compatissent aux malheurs des compatriotes de Beni, principalement les activistes de la Société civile de la Lucha ou Filimbi sont autant d’éléments qui démontrent que la répression est une réalité en RDC.

A l'ISTA : Irruption de la police et pillage des auditoires et homes

Le dernier cas en date est la répression exercée, lundi, sur les étudiants de l’Institut supérieur des techniques appliquées (Ista). La police a fait irruption dans les auditoires et homes et a dépouillé les étudiants de tous leurs biens personnels : téléphones, argent, ordinateurs. Comme si cela ne suffisait pas, des procès sont organisés et des condamnations prononcées contre des manifestants pacifiques, juste pour jouer à la dissuasion.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient récemment fait savoir qu’ils étudiaient la possibilité d’appliquer des « sanctions ciblées » contre les responsables des répressions en RDC. L’Union européenne avait, pour sa part, exprimé sa vive préoccupation quant aux harcèlements et intimidations dont font l’objet certains opposants dans le pays.

Les Américains eux, plus pragmatiques, passent des paroles aux actes, étant donné la lenteur dans les procédures d’adoption des décisions par l’administration Obama qui gère avec un parlement qui ne lui est pas tout à favorable. Ce qui est vrai c’est que la question congolaise est rangée dans les urgences de sécurité intérieure des USA.

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