Marches des chrétiens catholiques le 25 février : Trois morts, des blessés et gaz lacrymogènes à travers la RDC

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Bruxelles, 25 février - La répression des marches organisées à travers la RDC à l'appel du Comité laic de coordination, le dimanche 25 février à l'issue des cultes, a fait un mort à Kinshasa, dans la commune de Lemba, un jeune homme abattu par balles et également un mort à Kisangani et un autre à Mandataire, apprend-on de sources concordantes. 

Plusieurs blessés sont également signalés ainsi que de nombreuses arrestations à la suite de la répression à balles réelles accompagnée de jets de gaz lacrymogènes sur les chrétiens dénonçant le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila à la tête du pays et reclamant l'application stricte des accords.

La veille, le Pprd,  parti au pouvoir, avait fait monter la tension d'un cran, en réquisitionnant trois bus en commun de Transco bondés d'éléments d'un corps qualifié de paramilitaire se disant "Armée politique du rais" coiffés de bérets, à qui on avait promis 40$ chacun mais n'en ont perçu que 10 000Fc (moins de 10$) et qui ont envahi l'enceinte de la cathédrale Sainte Marie dans la commune de Lingwala, dans le but d'y passer la nuit et d'occuper les places de choix lors du culte de dimanche. 

Il s'agissait en réalité d'une bande de voyous recrutés par centaines par le pouvoir pour perturber la marche du lendemain. Il a fallu la bravoure de la population de cette commune populaire secondée par les étudiants de trois instituts supérieurs tout proches pour chasser les intrus  qui avaient diffusé auparavant une vidéo reprennant les consignes et où on voyait des jeunes gens en bérets rouges arborant le salut nazi de triste mémoire. 

À la paroisse Saint Gabriel de Yolo, un groupe de ces perturbateurs, plus discrets, ont été reconnus et ont été pourchassés jusque dans les maisons d'habitation. Sans autre détails. 

Un mort à Kinshasa, un à Kisangani et un à Mbandaka

 Un agent "a tiré sur mon frère à bout portant dans l'enceinte de la paroisse Saint Benoît dans la commune de Lemba à Kinshasa. J'étais près de mon frère", a également déclaré le frère du défunt entre deux sanglots. Le jeune abattu est Rossy Mukendi, leader du mouvement citoyen "Collectif 2016".

À Kisangani, grande ville du nord-est du pays, des centaines de fidèles qui sortaient de la messe ont commencé à marcher avant d'être dispersés par les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles, tuant un manifestant et blessant deux autres personnes par balles. 

Le jeune homme mort à Mbandaka, dénommé Éric Bokolo, a succombé de ses blessures à l'hôpital général de Wangata où il avait été acheminé après avoir essuyé les tirs à balle réelle d'un policier de la direction navale.

Dans la plupart des cas, les fidèles se repliaient dans l'enceinte des paroisses afin d'échapper aux forces de sécurités déployées en grand nombre devant toutes les églises catholiques, ainsi qu'aux brutalités de la police.

A Kinshasa, la police qui avaient fait une quinzaine de morts lors des répressions sanglantes des marches des 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018 s'était donné pour objectif de faire "zéro mort". L'objectif est loin d'être atteint. Il est vrai que vendredi, l'Union européenne, la Suisse et le Canada avaient rappelé dans un communiqué conjoint "l'importance du respect des libertés fondamentales, en particulier de la liberté de manifester et de liberté de culte".

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