Élections : Je savais d'avance qu'il allait droit vers l'échec (Chronique)

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Bruxelles, 23 août - C'était à l'hôtel Mongomery, à Woluwe dans la ville de Bruxelles, au cours d'une conférence de presse en 2011. Il s'exprimait pour la dernière fois avant de rentrer à Kinshasa pour déposer sa candidature à la présidentielle.

Je lui ai personnellement posé la question suivante : "En 2005, il y a eu 32 candidats de l'opposition face à un seul du pouvoir. Tout le monde sait comment cela s'est terminé. Ma question est celle-ci : Allez-vous prendre langue avec les autres opposants déclarés en vue de présenter un seul candidat ?"

Voici sa réponse : "Ah non, Monsieur le journaliste. Nous sommes en démocratie. Chacun est libre de poser sa candidature".

À ce moment, je savais que les dés sont jetés. J'étais personnellement convaincu qu'il allait décevoir l'espoir de libération que tout un peuple a placé en lui. 

"Il faut avoir la foi", à croire un ami

S'il se souvient encore, j'ai raconté l'épisode à mon ami Henri José Godefroid Ekwalanga, mon aîné aux études. C'était à Zellik, en banlieue bruxelloise, plusieurs mois avant  les élections. Je lui ai confié : "Je suis sûr à 100% qu'il sera battu". Henri me dira : "Mais comment peux-tu être aussi pessimiste ! Il faut avoir la foi". Je lui ai répondu :

"Je ne suis pas pessimiste mais réaliste. Je suis analyste politique depuis des années, formé dans une grande agence de presse,  et tu me donneras raison. Par ailleurs, en matière politique, ce sont les coups bas qui comptent. La foi ne fonctionne pas ".

J'ai ajouté : "Il est garanti d'avance que le pouvoir cherche toujours à fausser les élections à son avantage. Avec plusieurs candidats et un scrutin à un tour, les voix des opposants seront largement diluées par la fraude, au point qu'aucune réclamation ne peut aboutir. Alors qu'avec un candidat, la victoire est largement dans le domaine du possible, sinon de l'acquis".

J'ai expliqué : "Aucune fraude n'est possible avec des bulletins de vote pour faire élire un candidat qui aurait gagné par exemple 20 ou 30% des voix  et l'amener à atteindre 52%. Parce que là, la fraude nécessite des tonnes et des tonnes de bulletins pour bourrer les urnes."

Vous avez compris, il s'agissait d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba. L'éternel, le plus grand de tous. Chers opposants, cela lui est arrivé à lui, par simple sentiment d'autosuffisance, alors que ça ne lui coûtait rien de fédérer les autres. Au contraire.

S'il vous plaît, ne commettez pas la même erreur

Chers opposants, ne commettez surtout pas la même erreur. Car, personne d'entre vous n'est plus grand qu'Etienne Tshisekedi. Pire en face, il y a des grands professeurs d'université payés et même corrompus avec l'argent de l'Etat pour concocter des stratégies les plus macabres. 

Je vous entends pérorer sur les antennes, croyant avoir les élections déjà gagnées. Vous avez tout faux. Alors tout faux. Et je sais ce que je dis. Je n'ai jamais raconté publiquement cette aventure que j'ai vécue avec Etienne Tshisekedi, à l'hôtel Mongomery en 2011. Mais ce que j'entends sur les antennes m'y contraint. Malgré moi. Ne commettez surtout pas la même erreur. Un candidat commun, sinon l'échec et la désillusion garantis.

Jean Cornelis Nlandu-Tsasa

(Lire aussi : http://lesignalducontinent.over-blog.com/2015/09/commentaire-udps-l-eternel-gachis.html)

À gauche et à droite, deux photos de la conférence à l'hôtel Mongomery
À gauche et à droite, deux photos de la conférence à l'hôtel MongomeryÀ gauche et à droite, deux photos de la conférence à l'hôtel Mongomery

À gauche et à droite, deux photos de la conférence à l'hôtel Mongomery

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