9 ans de pouvoir de Kabila : bilan mitigé selon Kinshasa

Publié le par Cornelis Nlandu-Tsasa


9 ans de pouvoir de Joseph Kabila

Bilan mitigé selon Kinshasa

 

Kinshasa - Le bilan de Joseph Kabila est jugé de positif par la majorité qu’il s’est forgé, neuf ans après son avènement au pouvoir le 26 janvier 2001, pendant que l’opposition estime que beaucoup reste encore à faire, rapporte mardi radio Okapi.

Le député national de la majorité, Gaston Musemena, met à l’actif du Président Kabila, la réunification et la pacification de la RDC, déchirée par la rébellion menée par le Rassemblement congolais pour la Démocratie dans les Kivu et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) au Nord du pays.

A cela s’ajoute, poursuit Gaston Musemena, l'organisation de l’élection présidentielle au suffrage universel en 2006 que Joseph Kabila a remportée après un second tour très disputé avec son challenger, Jean-Pierre Bemba, actuellement poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité que ses troupes du MLC auraient commis en Centrafrique en 2002 et 2003.

Par ailleurs, le député Musemena estime que beaucoup d'efforts sont fournis pour effacer la dette de la RDC et améliorer les conditions de vie des populations. Il pense qu’avec la fin des conflits armés majeurs en RDC,  le programme de reconstruction du pays, initié par Joseph Kabila, mieux connu sous le label " 5 chantiers ", conserve toutes les chances d'aboutir.

 

Beaucoup reste à faire selon l’opposition

 

Au sein de l'opposition, on reconnaît aussi des points positifs à la gouvernance de Joseph Kabila. Le député Jean-Martin Mukonkole qui évoque la réunification de la RDC, juge toutefois le bilan de Joseph Kabila globalement négatif.

Il en veut pour preuves le retard ou l'absence observée dans la matérialisation de plusieurs programmes du gouvernement. « L'armée n'est pas réformée, les budgets de l'Etat ne sont pas exécutés, la production agricole ne décolle pas, pendant que la production minière tend à disparaître», déclare Martin Mukonkole.

Il ajoute que des grognes sociales se succèdent et se ressemblent, le passage aux 26 provinces comme prévu dans la Constitution n'est pas opérationnel et les provinces ne retiennent toujours pas à la source les 40% des recettes conformément aux prescrits de la Constitution. Beaucoup reste donc à faire pour ce programme.

 

Procès des assassins

 

Il est difficile d'aborder l'avènement de Joseph Kabila au pouvoir sans faire allusion aux condamnés du procès de Laurent-Désiré Kabila, note la radio parrainée par l’ONU.

Interrogé sur cette affaire le 17 janvier dernier par France 24, à l'issue d'une messe en mémoire des héros nationaux, l'archevêque de Kinshasa, Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya, a déclaré : " Je demande que la justice fasse sont travail le plus vite possible pour que ces gens soient jugés ou libérés. Le jugement du tribunal disait qu'il fallait compléter les enquêtes. Nous disons donc : complétez ces enquêtes ou libérez-les! ".

Près de 51 détenus attendent le réexamen de leur dossier judiciaire, qui n'est pas encore à l'ordre du jour, rappelle la radio parrainée par l’ONU.

 

9 mois non payé, un cadre de la CEI en grève de la faim

 

Kinshasa - M. Oswald Wanzalugendo, conseiller financier à la Commission électorale indépendante, CEI/Kinshasa, observe une grève de la faim depuis dix jours.

Le gréviste qui est admis aux soins depuis dimanche à l'hôpital du centre Nganda, a expliqué lundi à radiookapi.net que son action vise à protester contre le non-paiement des salaires dont lui et ses collègues de la CEI sont victimes depuis neuf mois.



" Je suis resté aux Etats-Unis d'Amérique pendant 16 ans et je n'étais pas chômeur. Je travaillais et je gagnais bien ma vie, vérifiez les informations. Mais, c'est par amour pour mon pays que je suis revenu. Après un temps, je constate qu'on ne me paye pas et ça fait neuf mois. Je réclame mon salaire, j'ai trouvé que c'est mieux que je puisse faire ma grève de faim et cela, chez moi. Ça n'existe pas au Congo, c'est vrai, mais ça existe ailleurs, ça existe en Europe, ça existe aux Etats-Unis ", a expliqué Oswald Wanzalugendo dans un flot de regrets.

" C'est un patient évanoui et très affaibli que l'on a amené à notre centre dimanche matin ", ont signalé à radiookapi.net les sources hospitalières.

Selon elles, Oswald Wanzalugendo s'est évanoui au neuvième jour de sa grève de la faim décrétée depuis le 16 janvier dernier. Lundi soir, il commençait à reprendre ses forces lorsque le reporter de radiookapi.net l'a rencontré.                          

S'exprimant avec peine, il a affirmé que ce n'était pas pour se donner la mort qu'il a décrété cette grève de la faim, mais seulement pour se faire entendre.

Avant d'entamer sa grève de la faim, le conseiller financier de la CEI avait adressé un mémorandum au Premier ministre avec copie aux ministres des Finances et du Budget, aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, affirme-t-il.                  

Dans ce document, il sollicitait du gouvernement  la mise à la disposition de la CEI des fonds nécessaires pour que cette dernière paie les arriérés de salaires de ses cadres et agents. Et selon le "greviste", la CEI ne recevrait même plus des fonds de fonctionnement. Une situation inquiétante, souligne-t-il, même pour la suite du processus électoral en RDC.

Son médecin traitant a recommandé à Oswald Wanzalugendo de reprendre à manger pour éviter le pire.

 

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