Importantes révélations au sujet de l’insurrection de Mbandaka

Publié le par Cornelis Nlandu-Tsasa

 

 


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Importantes révélations au sujet de l’insurrection de Mbandaka

Contrairement à ce qu’écrivait Colette Braeckman dans Le Soir du mardi 6 avril, les insurgés de Mbandaka ne sont nullement des ex-FAZ venus de Brazzaville. En effet, des notions élémentaires renseignent qu’une guerre ne peut s’engager sans disposer de base arrière. Les ex-FAZ, issus de grandes académies militaires, le savent bien et ne pouvaient risquer pareille aventure sans.

Pour mémoire, la guerre engagée par l’AFDL en 1996 avait comme base arrière le Rwanda, avec pour combattants des officiers et soldats rwandais, les kadogos n’étant que des porte-bagages.

Le ministre de l’information Mende a vite fait de remettre les pendules à a l’heure au cours d’une conférence de presse ou d’intéressantes révélations ont été faites. Un document intéressant, saisissant et dramatique, dont voici l’intégralité livree par l’Agence congolaise de Presse ACP :

Point de presse du ministre de la Communication et des médias

Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga a tenu vendredi à Kinshasa une conférence de presse pour expliquer à l’opinion nationale et internationale, la situation qui a prévalu le dimanche 4 avril 2010 à Mbandaka lors de l’attaque de cette ville par un groupe d’insurgés Enyele.

Etant donné l’importance des révélations faites par le porte-parole du gouvernement, l’ACP vous propose l’intégralité de cette conférence de presse en document.

1. INTRODUCTION

Ce qui s'est passé à Mbandaka dimanche 04 avril 2010 relève sans aucun doute du terrorisme à l'état pur, c'est-à-dire « des actes de violence commis dans le but d'intimider ou d'impressionner ». C'est en effet dans l'unique but d'intimider les populations congolaises par le biais des habitants de Mbandaka que les assaillants du chef-lieu de l'Equateur ont agi.

On est frappé par le caractère irrationnel de tels actes dans le contexte d'après 2006 qui a mis en place dans notre pays un cadre consolidé d'expression démocratique dans lequel la liberté d'expression est reconnue et pratiquée de manière quotidienne sous toutes ses formes.

Au demeurant, ni le Gouvernement de la République, ni la population de Mbandaka qui a offert une coopération illimitée aux FARDC dans la traque des criminels auteurs de l'assaut sur leur ville et encore moins l'opinion publique congolaise en général ne sont parvenus jusqu'à ce jour à saisir clairement une quelconque motivation ou revendication politique de la part des assaillants de Mbandaka.

L'aphonie des auteurs de ce coup dément les montages médiatiques des récupérateurs qui, depuis ailleurs qu'à Mbandaka, tentent maladroitement de se refaire une notoriété en se greffant sur cette action criminelle qui vient à nouveau d'endeuiller plusieurs familles congolaises ou étrangères.

La visite du Chef de l'Etat et du Premier Ministre à Mbandaka quatre jours après les faits, a permis de mettre à jour le cheminement opérationnel de cette attaque terroriste, de même qu'une série de disfonctionnements aussi bien dans notre propre système sécuritaire que dans la méthodologie de nos partenaires de la MONUC.

II. LES AUTEURS DE L'OFFENSIVE

L'Etat major général des FARDC et tous les autres services compétents du gouvernement qui examinent le matériel saisi et interrogent les terroristes capturés sont formels: les assaillants de Mbandaka de ce dimanche 04 avril appartiennent aux forces résiduelles du groupe armé baptisé « Armée Nzobo ya Lombo» (bandits du village).

Selon les documents détenus par les services sus-évoqués, les terroristes se présentent sous le label du « Mouvement de Libération Indépendante des Ailiers ». Le Président en est (toujours) le sieur Ibrahim Mangbama. Le chef militaire du groupe, un certain Désiré Momboza, ancien des ex-FAZ, a été tué lors des accrochages avec les FARDC en territoire de Kungu et a été remplacé par Unjani, fils d'Ibrahim Momboza dont l'adjoint est l'ex-sergent des FAZ Emeka.

Seul fait nouveau, et de taille concernant les auteurs c'est l'allongement de la liste des « auteurs intellectuels» des atrocités que le pays déplore. Au moins un élu provincial de plus (un premier député provincial avait déjà été appréhendé) et au moins deux élus nationaux qui auraient sponsorisé les Nzobo ya Lombo depuis leur fuite du territoire de Kungu ont été cités lors des enquêtes.

Le Gouvernement estime que dans le strict respect des procédures institutionnelles, ces personnes devront être entendues par la Justice Militaire qui s'occupe de ces questions.

III. LES FAITS

Les terroristes qui se sont lancés dimanche 04 avril à l'assaut de la ville de Mbandaka sont, selon les informations en notre possession, partis du territoire de Kungu, où ils avaient été mis en déroute par le 321ème Bataillon des FARDC après avoir commis les pires atrocités dans le secteur de Dongo quelques semaines plus tôt.

Il faut noter à ce propos qu'après la mise en déroute des épurateurs ethniques de la bande à Ibrahim et Unjani dans le secteur de Dongo, le calme a été restauré entre les groupes ethniques ayant en partage cette entité territoriale. Les résidus de la bande avec à leur tête le duo Ibrahim et son fils Unjani, renforcés par d'anciens éléments de l'ex-DSP, de l'ex-DPP et quelques démobilisés se sont répandus dans d'autres espaces de l'Equateur pour y semer la mort et la désolation.

Avant de s'en prendre au chef-lieu de la province de l'Equateur, ils avaient écumé plusieurs localités, dépouillant et martyrisant les populations qui avaient le malheur de se trouver sur leur passage. Ce fut le cas notamment à Bobito, près de Gemena, Buburu, Bomongo et Makanza où ils avaient éliminé des compatriotes coupables de ne pas appartenir à la tribu Lobala. Ces crimes ne doivent en aucun cas rester impunis.

Se déployant le long des cours d'eau comme la rivière Ubangi et le fleuve Congo qui arrosent la région, ils se sont mis à piller et à arraisonner des embarcations naviguant sur ces voies fluviales. Ce faisant, ils ont plongé toute la partie centrale et nord de notre pays dans une insécurité qui a aggravé les problèmes économiques auxquels sont confrontées des populations qui n'ont que ces cours d'eau pour se ravitailler, voire se déplacer.

Les agglomérations de Mikaloa et Ebango seront ainsi systématiquement pillées par les terroristes qui ont par la suite arraisonné jeudi 01 avril 2010 le MB Malaïka, un bateau appartenant à la société Groupe Agro-Pastorale (GAP) à Nganda-Congo, un port situé à 50 Km de Mbandaka et qui est devenu leur principale base opérationnelle. Un médecin espagnol, le Dr. Mario Salsa qui passait ses vacances à parcourir le fleuve à partir de Kisangani à bord de cette embarcation a été enlevé par les assaillants lors de l'arraisonnement du Malaïka.

Rasé complètement par Ibrahim qui croit aux vertus magiques de fétiches fabriqués avec des cheveux et poils de blancs, le Dr. Salsa est resté entre les mains du N° 1 du groupe terroriste à Nganda Congo pendant que dissimulés à bord de ce bateau, le gros de la troupe (une soixantaine d'hommes, femmes et enfants) prenaient jeudi la route fluviale avant d'accoster dimanche au port privé de Bankita, à Mbandaka, dimanche, un peu après 9H30'.

Il convient de noter que le petit port fluvial privé de Bankita est situé à proximité du QG de la MONUC à Mbandaka. Un poste de guet servi par une mitrailleuse se trouvait monté sur une guérite surplombant le port à moins de 30 mètres du débarcadère au moment du débarquement bruyant des assaillants. Roger Mongapa, Gérant du bateau MB Bozengo qui se trouvait sur le même quai, leur demanda, alors qu'ils débarquaient, de ne pas marcher sur des sacs de braises constituant sa cargaison.

Il fut abattu par les assaillants, au nez et à la barbe du contingent de la MONUC qui n'est pas intervenu, ce qui questionne sérieusement la méthodologie de mise en œuvre par la Mission onusienne de sa mission consistant à « protéger des civils» en RD Congo. Le Gouvernement qui a pris toutes les dispositions pour faire acheminer vers Kinshasa la dépouille de M. Mongapa, un père de famille domicilié sur Kabambare 280 (Lingwala) exige une enquête et des mesures appropriées de la MONUC pour ce nouveau cas flagrant de non assistance à personne en danger (après Kiwandja au Nord-Kivu).

On a noté la présence dans le groupe d'un certain nombre d'enfants et dé filles enlevées de force le long de leur itinéraire.

Ayant réussi à bousculer la petite unité de la Police qui tentait de faire son devoir en leur exigeant de se soumettre au contrôle de routine, les terroristes ont attaqué la résidence du Gouverneur de Province où la garde, assurée par la Police résiste et abat même un assaillant, celle du vice-gouverneur ainsi que le QG de la Force Navale FARDC où ils s'emparent de quelques armes de poing et le siège de l'Assemblée provinciale. Ils seront repoussés de ces trois sites par la garde constituée d'éléments de la Police Nationale.

Les témoins concordent sur un détail: les assaillants n'étaient pas de Mbandaka et ne connaissent pas la ville car à tout bout de champ, ils demandent des renseignements pour s'orienter. Ce fait et la véritable chasse à l'homme déclenchée spontanément par les populations de Mbandaka pour débusquer et livrer aux autorités les terroristes en fuite infirment les allégations selon lesquelles on se trouverait en face d'une jacquerie locale du fait d'un prétendu mécontentement des populations vis-à-vis des autorités provinciales.

Une heure après leur débarquement à Bankita, les assaillants seront accrochés par une unité de quelques dizaines d'éléments de la garnison locale des FARDC. En moins d'une demi-heure d'affrontements, les FARDC les avaient chassés du centre-ville avant de lancer des patrouilles en vue de débusquer quelques snipers embusqués en divers points de la ville et de les arrêter ou les mettre hors d'état de nuire avec l'aide de la population. Les forces gouvernementales ont donc mis trente minutes pour faire plier l'ennemi et une heure et demi pour ratisser la ville à la recherche des derniers snipers. Une performance plus qu'honorable pour une armée en pleine phase de reconstitution.

Il faut noter que la bande terroriste qui a attaqué Mbandaka était composée d'une soixantaine de personnes, en ce compris un groupe qui avait manifestement infiltré la ville longtemps avant l'arrivée de ceux qui ont arraisonné le MB Malaïka.

Les unités loyalistes (FARDC) qui ont refoulé ces assaillants, quant à elles, n'étaient pas plus de 50 hommes avant que des renforts plus conséquents ne viennent les aider à stabiliser la situation. Ce fait constitue à lui seul un cinglant démenti à certaines thèses pessimistes selon lesquelles la RD Congo n'est toujours pas prête à répondre aux défis sécuritaires.

Confrontés à la forte résistance des unités régulières, notamment à la caserne Ngatshi où l'un d'entre eux est abattu, les terroristes ont renoncé à entrer plus loin dans la ville et se sont dirigés par petits groupes vers l'aéroport, l'issue pour une retraite en direction du fleuve leur étant bloquée par les FARDC.

L'aéroport de Mbandaka était sous la garde de la MONUC, qui n'avait malheureusement pas assez de forces combattantes sur les lieux pour organiser une réponse appropriée à l'assaut. C'est ainsi que les assaillants ont pu investir l'aéroport vers 11 heures 40'.

Le site de l'aéroport de Mbandaka a cette particularité d'avoir un grand nombre d'abris, notamment les bâtisses et autres containers qui servaient de bureaux ou d'entrepôts à la MONUC. Engager les terroristes de nuit dans un tel décor stratégique n'était pas judicieux.

Aussi le commandement militaire opérationnel a-t-il donné l'ordre aux troupes FARDC de n'intervenir que dans la matinée de lundi. D'où la durée de ce qui a été fallacieusement présenté comme une «longue résistance des assaillants », laquelle a alimenté les gorges chaudes des habituels détracteurs de notre pays.

A l'aéroport, les Nzobo ya Lombo vont se livrer à la mise à sac et au pillage des installations de la MONUC. Dans la matinée du lundi 05 avril; lorsque les éléments FARDC et PNC appuyés par deux chars de la MONUC donnent l'assaut sur l'aéroport, ils ne rencontrent qu'une très faible résistance. A 10 heures, tout était sur ce site.

Le Gouvernement voudrait saluer la coordination que les FARDC ont pu établir avec leurs partenaires de la MONUC pour mener à bonne fin cette offensive de l'aéroport et ce, en dépit du regrettable disfonctionnement du Port Bankita. Cinq éléments des FARDC et trois de la PNC sont tombés au champ d'honneur. Il s'agit de :

1. Lieutenant Ndengwi Badi ;

2. Sous-Lieutenant Ngambunda-Kabunda ; 3. Sous-Lieutenant Ngonza Biabeni ;

4. Sergent-Major Ekabutuka ;

5. 1er Sergent Pierre Muma ;

6. 1er Sergent Masangwa Nombi et

7. 2éme Classe Ekofo Ekundu.

Pour la PNC

1. Brigadier Chef Kakudji Mbuyi ;

2. Agent de Police Inonga Bokotomba ; 3. Agent de Police Zambwa Osemanya.

A ces vaillants jeunes Congolais qui ont consenti le sacrifice suprême pour le salut de la Nation, le Gouvernement tient à rendre l'hommage de l'ensemble du peuple congolais et présente ses condoléances attristées à leurs proches.

Le Gouvernement a déjà présenté ses condoléances à la MONUC qui a perdu à l'aéroport un pilote sud-africain et un élément ghanéen tués par les terroristes ainsi qu'un élément Uruguayen mort d'un arrêt cardiaque dû à ces événements.

IV. LE BILAN

Après les combats et selon un décompte établi ce vendredi matin, on a pu dénombrer 21 terroristes des Nzobo ya Lombo tués dont au moins trois lynchés par la population de Mbandaka, ce que le Gouvernement a condamné car, quelle que soit la légitimité de la révolte face à la cruauté de ces criminels, nul n'a le droit de se faire justice. 38 ont été capturés. Parmi ces 'capturés se trouvent le chef des renseignements et celui de la logistique des terroristes de même qu'un conseiller de Undjani. Un terroriste blessé a été acheminé vers une clinique de Mbandaka et y reçoit les soins que nécessite son état.

Il importe de signaler aussi que deux civils de Mbandaka ont été abattus de sang-froid par les terroristes.

V. ANALYSE

Il appert assez clairement que l'opération menée par les FARDC dimanche 04 avril 2010 sur Mbandaka une heure seulement après l'attaque de cette ville a été pleinement couronnée de succès. En moins de 24 heures, la ville et ses principaux sites stratégiques (Port, aéroport, bâtiments publics), assiégés par surprise par des éléments lourdement armés, ont été totalement libérés par les FARDC avec un appui logistique de la MONUC.

Les FARDC ont neutralisé plus de 90 % des assaillants en un laps de temps aussi court, ce qui conforte la position du Chef de l'Etat et du Gouvernement lorsqu'ils affirment que le Congo est en train de recouvrer sa capacité à affronter de multiples challenges.

Des hauts faits d'armes ont été accomplis à Mbandaka (ville et aéroport) par les FARDC. Hauts faits pour lesquels le Conseil Supérieur de la Défense présidé par le Président de la République a décidé de faire citer à l'ordre de la Nation 6 officiers dont voici les noms:

  1. Lieutenant-Colonel Manix UTCHA Sundju (38 ans) qui a dirigé la reprise de l'aéroport ;
  2. Capitaine Jean Bulungunema Kpidi (55 ans) Commandant de la Compagnie Musique qui a empêché les terroristes d'entrer dans la ville;
  3. Lieutenant Freddy Botuwo de la Compagnie Musique;
  4. Major Lungu Mobambo (34 ans) Comd. 933ème Bataillon;
  5. Capitaine Mutombo Chimika (45 ans);
  6. Sous-Lieutenant Mbutu Bitembi.

Le Colonel Makengo de la PNC sera aussi cité à l'ordre pour sa bravoure. Comme on peut s'en rendre compte, le renforcement des capacités des FARDC et des forces de sécurité en général reste la réponse idoine aux défis sécuritaires qui assombrissent notre horizon.

Les cas d'indiscipline ont été sévèrement châtiés selon la procédure de flagrance. La justice militaire a informé le Chef de l'Etat de ce qu'elle agissait sur trois axes:

  1. La répression des actes de lâcheté devant l'ennemi car il y en a eu au moins deux, nous devons le dire, transparence oblige. Quelques trois officiers ont été déchargés de leurs fonctions et mis à la disposition de la justice ;
  2. La répression des actes de pillage pour lesquels un Lieutenant-colonel et un Lieutenant comparaissent depuis hier devant le Conseil de guerre de garnison de Mbandaka. Le jugement est attendu sous 48 heures;

3.   La répression des actes de terrorisme par la procédure en flagrance             engagée contre les terroristes des Nzobo ya Lombo appréhendés armes de guerre à la main en train de tuer des gens.

Le souhait des autorités provinciales, des populations de Mbandaka ainsi que le Gouvernement est de voir nos partenaires de la MONUC faire preuve de la même rigueur face à l'incapacité affichée par ses forces à Mbandaka qui, ayant la possibilité d'arrêter le carnage dès le premier meurtre sous leurs yeux de l'infortuné Mongapa par le commando terroriste, sont restées calfeutrées dans leurs quartiers.

Ces événements ont fait ressurgir les persiflages désobligeants de ceux qui, dans le pays mais surtout à l'étranger, s'y appuient sans scrupules pour appeler au maintien et à la prolongation du mandat de la MONUC dans notre pays.

Des propositions qui ne surprennent pas outre mesure: la publication d'un énième rapport truffé de chiffres aussi faux qu'alarmants de HRW sur la situation humanitaire et sécuritaire du Nord-Est de la province Orientale cette fois, avait déjà ramené à la surface une nuée de lobbyistes avec leurs sempiternels plaidoyers en faveur du statu quo qui arrange les petites affaires de certains au détriment des Congolais. Un discours assaisonné de misérabilisme qui met en exergue l'intérêt bien compris (on ne sait trop par qui) des « pauvres Congolais», sans doute trop « pauvres» pour vivre libres et dignes...

C'est le lieu de répéter à ces « amis» qu'on ne peut pas prétendre aider un peuple en piétinant sa dignité. Plutôt que de chercher à s'accaparer du pouvoir réel au Congo, en lieu et place de l'Etat pour prétendument aider les Congolais, il serait bon une fois pour toutes d'écouter les Congolais qui vous disent: avec le penseur John Holloway: « dans votre façon d'agir ou de ne pas agir pour nous, abstenez-vous d'aliéner ceux au nom desquels vous déclarez vous engager. Ne faites plus rien à notre place. Nous le ferons nous¬mêmes» .

Les problèmes sécuritaires de la République Démocratique du Congo ne trouveront leur solution définitive que grâce au renforcement des technostructures congolaises pour les rendre mieux aptes à répondre aux différentes formes de criminalité et de dysfonctionnement auxquelles notre société sera confrontée.

Des donneurs de leçons ont pris prétexte des événements de Mbandaka pour essayer de décourager les plus prestigieux de nos invités aux festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Ils oublient un peu vite que la réforme en cours de notre système de sécurité a été pensée et initiée dans un contexte plus global que les nécessités événementielles d'une commémoration festive. Par ailleurs, faire croire au monde qu'il n'y a qu'à Mbandaka en RD Congo qu'un acte terroriste a été commis est évidemment un pur mensonge.

Ceux de nos partenaires qui nous veulent du bien devraient participer activement à l'effort d'amélioration de nos capacités plutôt que de gaspiller un temps précieux à entonner des refrains sur notre prétendue incapacité à prendre en charge les problèmes qui se posent à nous comme s'ils préméditaient un schéma de mise sous tutelle de la RD Congo.

Pour soutenir ce dessein machiavélique, ils n'hésitent plus à reproduire le syndrome des « missions civilisatrices» auto-justificatoires des aventures coloniales de triste mémoire en conditionnant le retrait définitif de la MONUC à une transformation préalable de la RD Congo en un paradis terrestre qui n'existe nulle part sur la planète.

L'attaque terroriste non revendiquée sur Mbandaka peut à cet égard être considérée comme l'œuvre criminelle d'une main noire qui tient à empêcher toute forme de normalisation au Congo. La main noire d'intérêts illégitimes qui s'abreuvent aux mamelles d'une guerre dispensatrice de rentes de situation pour un aréopage d'acteurs bon-chic-bon-genre, de roitelets locaux et d'affairistes véreux qui tremblent devant l'indéniable consolidation de l'Etat congolais qui sonne le glas de leurs « privilèges» mafieux.

Le succès de la riposte des FARDC aux brigands qui ont attaqué Mbandaka après ceux engrangés avec les opérations Kimia II, Rudia II, Amani leo, Dongo, à l'Est et au Nord du pays, ne laissent aucune place au doute: la R D Congo retrouve plus vite que prévu par les uns et les autres ses capacités de réponse aux défis qui assaillent toute nation. 

D'où la peur panique qui s'empare de ces véritables croque-morts dont certains se font grassement rétribuer la production régulière d'une comptabilité macabre de la saga congolaise qui alimente le voyeurisme dans leurs pays d'origine (Congo Bashing).

Le Gouvernement congolais est conscient de l'indispensable nécessité d'une aide au renforcement de son système de sécurité, mais il entend organiser désormais un tel soutien dans le cadre d'une coopération classique, à l'instar de tous les pays qui bénéficient de l'appui des Nations Unies sans qu'il soit nécessaire de les maintenir dans le régime d'exception que nous avons expérimenté depuis 1999 au plus fort de la guerre qui a ébranlé les fondements de notre pays. Notre pays est appelé à gérer des défis sécuritaires sur toute l'étendue de son territoire.

Ainsi, à titre d'exemple, dans la même province de l'Equateur, dans ses limites avec le Bandundu en territoire d'Oshwe, les braconniers lourdement armés constituent un danger potentiel que le Gouvernement prend très au sérieux sans que cela ne justifie une quelconque mise sous tutelle de la RD Congo. Comme d'habitude, les adeptes du Congo Bashing ont, de manière tout à fait aberrante tenté de faire porter à la R D Congo le chapeau des agressions dont elle est victime. Ils voudraient «punir» les Congolais pour cette agression dont ils sont victimes.

La question n'est pas de savoir si le Congo aura encore des soucis (aucun pays n'est à l'abri de problèmes). L'essentiel reste la capacité d'un Etat à répondre auxdits soucis lorsqu'ils viennent à se manifester. Les FARDC viennent à cet égard d'envoyer au monde entier un signal très encourageant à Mbandaka.


Lambert MENDE OMALANGA

Ministre de la Communication et des Médias

Porte-Parole du Gouvernement

 

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