Edem Kodjo estime le « chemin balisé pour le démarrage du Dialogue politique » - « Pas du tout » pour l'opposition

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Eugène Diomi, inquiété pour sa proximité avec Tshisekedi ?
Eugène Diomi, inquiété pour sa proximité avec Tshisekedi ?

Bruxelles, 20/08 - L'agence nationale ACP annonce que le facilitateur du Dialogue politique inclusif, Edem Kodjo, s’est dit vendredi optimiste quant au démarrage du Dialogue, après la libération de quelques prisonniers d’opinion et la réouverture de deux médias proches de l’opposition, préalables essentiels posés par cette dernière.

Au cours d’un point de presse tenu vendredi à l’Hôtel Pullman de Kinshasa, poursuit l’ACP, Edem Kodjo a fait savoir qu’avec la libération des 24 prisonniers sur 26 souhaités par l’opposition et la réouverture de deux médias, tout espoir est permis pour le démarrage des travaux du comité préparatoire du Dialogue.

Il s’agit pour le CPRK (Prison de Makala à Kinshasa) de Christopher Ngoyi Mutanda, Fred Bauma, Yves Makwambala, Giresse Bongomisa Nzinga, Joël Numulinda Bokuru, Léon Nguwa, Junior Mapeke N’landu, Jerry Olenga, Paulin Lody, Jean-Marie Kalonji et Paul Kikukama Ndjoloko.

Et pour la prison de Munzenze (Goma), sont concernés : Narcisse Juvin Kombi, Pascal Byumanine, Innocent Fumbu, Wetemwami Heshima Saïdi, Gervais Semunda, Rwamakuba, Nelson Katembo Kalindalo, Jonathan Kambale Muhasa, Osée Kakule Kilala, Jojo Semivumbi, Espoir Mumbere, Benu Bahati et Longale Mateso.

Pour ce qui est de la réouverture des médias proches de l'opposition, on apprend que Joseph Kabila ouvre Canal Kin TV propriété de Jean-Pierre Bemba, scellé en 2015, et Canal Futur TV appartenant à Vital Kamerhe, qui avait été fermé en 2011.

Pas suffisant selon l'opposition

Malgré que Kinshasa vient de reconnaître ici son caractère d’État voyou pour avoir emprisonné des citoyens pour leurs opinions et scellé des médias pour leur proximité avec l'opposition, alors qu'il n'a jamais fermé la RTNC, auteur de multiples violations décriées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, chargée de la régulation des médias, l'opposition estime que le geste n'est "pas suffisant".

En effet, l'opposition a beau chercher dans la liste le nom d'Eugène Diomi Ndongala de la Démocratie chrétienne et celui de Jean-Claude Muyambo de la SCODE. Invisibles. Aucune allusion non plus n'est faite aux chaînes proches du G7 fermées dans l’ex-Katanga (Nyota TV, JUA, …) ni à la radio de Christophe Lutundula à l'ex Kasai. De même, les prisonniers politiques proches du G7, notamment les militants de l’Unafec de Kyungu et de Moïse Katumbi dans l’« Affaire mercenaires » sont toujours détenus. De manière générale, le G7 n’a pas bénéficié des mesures de décrispation ordonnées par Kabila.

Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer le Rassemblement Tshisekedi-Katumbi participer au Dialogue sans leurs lieutenants. Pour faire des omelettes, il faut casser des œufs, dit-on. Le pouvoir doit savoir que s’il veut vraiment décrisper le climat politique, il doit aller encore plus loin. Aussi, « encore un peu d’effort, Monsieur le président, et l’air politique sera respirable en RDC », peut-on lire dans certains médias de Kinshasa.

Cette mesure du gouvernement est une «tricherie » pour Olenghankoy

De son côté, le président des Forces novatrices pour l’unité et la solidarité (FONUS), Joseph Olenghankoy, qualifie cette mesure du gouvernement de « tricherie ». Il a indiqué que dans la liste de 24 personnes, publiée par le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, il y a des noms des personnes déjà libérées depuis longtemps.

«Les militants des FONUS ont été libérés depuis plus de trois mois. Dans cette liste-là, il n’y a que quatre personnes libérées effectivement. Tout le reste, c’est du mensonge. La liste qui a été transmise par l’opposition est de 116 personnes. C’est vraiment de la fiction et bien dommage pour l’avenir de notre pays. Cette liste n’est pas correcte », estime encore le président du FONUS.

Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo, toujours détenusEugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo, toujours détenus

Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo, toujours détenus

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