5 novembre 2016 : Ce qui s'est passé à Kinshasa avec le meeting avorté du Rassemblement

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Bruxelles, 7/11 - Qu'est-ce qui s’est passé à Kinshasa le samedi 5 novembre, alors que le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement devait tenir son important meeting à l’esplanade du Boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu, qui n'a finalement pas eu lieu.

Des sources kinoises, des hommes en uniformes étaient déployés dans plusieurs coins de la capitale pour empêcher les cadres et  militants de ce regroupement politique de se rendre au lieu du meeting. Dans la commune de Limete par exemple, toutes les voies d’accès à la résidence du président de l’UDPS et du Conseil de sage du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, qui devait présider le meeting, étaient fermées à la circulation automobile et pédestre. C’était le cas du petit boulevard, du côté du quartier résidentiel, de la 11me Rue (siège de l’UDPS), de la 10me rue, des avenues Cannas, Zinnias et Pétunias, etc.             

Quelques militants de l’UDPS et du Rassemblement qui s’étaient regroupés autour de la résidence du sphinx de Limete, dans l’espoir de l’escorter en caravane motorisée jusqu’au lieu du meeting, étaient pourchassés et dispersés durant toute la matinée avec gaz lacrymogènes et coups de crosses et matraques. Deux militants de l’UDPS, surpris près de la résidence de leur leader ont par ailleurs étaient arrêtés dans cette course-poursuite.

Selon les voisins, la résidence de Tshisekedi était encerclée par des éléments de la police, armés jusqu’aux dents, dont certains faisaient le guet à bord de plusieurs jeeps, depuis la nuit du vendredi 4 novembre 2016, poursuivant leur vigilance jusqu’à samedi 5 novembre 2016 vers 17 heures sans discontinuer. Ceux des militants du Rassemblement qui ont déjoué les barrières policières et réussi à se présenter sur le boulevard Triomphal étaient violemment repoussés et dispersés par les forces de l’ordre.                                                                      

Le match de foot le plus long du siècle avec 50 changements et 7 arbitres             

Une première mondiale dans l'histoire d'une police. Pour ne pas laisser le terrain libre pour les manifestants, la police a organisé un match de football au terrain compris entre le boulevard Triomphal et l’avenue de l’Enseignement. Commencé vers 6 heures du matin, ce match de foot atypique ne s’est terminé que vers 17 heures, quand les arbitres ont eu la certitude que cette plate-forme politique n’avait plus la moindre chance de réunir ses combattants sur les lieux.              

Pour cette partie organisée en dehors des normes élémentaires du football et qui a ainsi duré environ onze heures, on a enregistré plus d’une cinquante de changements de joueurs dans chacune de deux équipes et environ sept arbitres se sont relayés sur l’aire de jeu. Selon certains spectateurs en uniforme qui étaient contraints d’être là, le score était, jusqu’à 15 heures, de 73 buts à 59 en faveur de l’équipe sans nom, qui faisait face au Palais du peuple, signale le quotidien kinois Le Phare.                     

Un record mondial battu par ce "match du siècle" digne de figurer en bonne place dans le Guiness dans tous ses termes : en termes de durée, du score enregistré, du nombre de burs marqués , en nombre de changements et des arbitres programmés en un seul match. Ce serait bien dommage que le général Kanyama puisse rater son fameux palmarès dans le Guiness des records.

Le match retour programmé le 19 novembre 2016

Le quotidien kinois Le Phare ajoute que  « Le Rassemblement remet son meeting au 19 novembre 2016 ». « Réuni ce samedi 05 novembre 2016, autour de son président, M. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, pour évaluer et tirer les leçons des événements survenus ce jour pour empêcher la tenue de son meeting populaire, le Conseil des Sages du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement prend à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale, de l’usage des exactions policières gratuites auxquelles se livrent les autorités de Kinshasa et qui traduit, si besoin était, la nature réelle du régime qui bafoue les libertés de manifestation et d’expression garanties par la Constitution de la République.

Il invite les instances nationales et internationales qui, rappellent constamment les acteurs politiques et sociaux congolais à faire preuve de réserves et à ne recourir en aucun cas à la violence, de constater cette nouvelle preuve de provocation et de violence avérée de la part du régime kabiliste et d’en tirer toutes les conséquences.

Toutefois, pour donner la chance aux efforts de bons offices entrepris actuellement par la CENCO, et en prévision de la visite imminente d’une mission du Conseil de sécurité des Nations unies en RDC qui vient apporter et renforcer le message de paix, le Rassemblement a décidé de lancer un appel au calme et à la vigilance, au peuple congolais, tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays.                    

Le Rassemblement tient à rassurer le peuple congolais que toutes les autres actions pacifiques programmées, depuis le 19 septembre 2016, date du début du ‘préavis donné à M. Kabila jusqu’à la remise du carton rouge le 19 décembre 2016 à 23h59’, sont maintenues. Ainsi, le meeting populaire qui devait se tenir ce jour, est reporté au 19 novembre 2016. 

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