Mandat d'arrêt à l'encontre du Comité laïc : Kinshasa oublie de châtier les criminels

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Bruxelles, 19 jan - Un mandat d'arrêt vient d'être délivré à l'encontre de cinq des huit organisateurs de la marche du dimanche 31 décembre décrétée pour exiger l'application stricte de l'accord de la Saint Sylvestre et le depart de Joseph Kabila. 

Une preuve de plus que le président congolais est décidé de ne jamais respecter les textes signés même par ses partisans. Aussi, le bras de fer entre l'Église catholique et Kinshasa prend une nouvelle dimension. 

Par contre, aucune enquête n'a été diligentée pour connaître la provenance de ces militaires déployés à Bandalungwa le 31 et qui s'exprimaient en anglais, tel que l'a signalé par Vital Kamerhe, présent sur les lieux. Les députés et sénateurs ayant d'ailleurs peur - il faudra savoir de qui et pourquoi - d'aborder certains sujets liés à la sécurité - et à la survie - du pays, préférant préserver leur pain. Alors qu'ils devront en répondre devant l'histoire, quand ceux des étrangers qu'ils protègent auront eu le temps de detaler.

Aucun mandat par ailleurs n'a été décerné à l'encontre des responsables de l'armée et de la police  comme le colonel Kasongo, après la sortie des chars de combat, le lancement de gaz lacrymogènes dans les lieux de culte, l'assassinat des chrétiens brandissant chapelets et bibles, l'extorsion d'argent et de portables des fidèles, pourtant largement médiatisés.

Comme "la justice congolaise est hautement politisée" et embrigadée au pouvoir tel que l'a d'ailleurs reconnu Thambwe Mwamba, il ne fallait rien attendre de cela d'un appareil judiciaire corrompu. 

La douche froide essuyée par la famille présidentielle et les tenants du pouvoir à la Cathédrale protestante et la honte qui s'en est suivie, avec le sermon très critique du pasteur Ekofo qui a qualifié la RDC de non-Etat, après la sortie du Cardinal Monsengwo qui a appelé "les médiocres à dégager" ainsi que la nouvelle marche prévue le 21 janvier courant ont sûrement précipité l'émission du mandat d'arrêt. 

Reste à savoir quel tournant prendra cette nouvelle bourde d'un pouvoir aujourd'hui operant en toute illégitimité que lui conférait l'accord du 31 décembre 2016, qu'il a lui-même foulé aux pieds alors qu'il est hors mandat depuis décembre 2016. Ce qui est sûr, c'est que ce pouvoir, coupable de nombreux crimes de tout genre et visiblement aux abois et à court d'arguments, accélère sa propre perte à vouloir persévérer dans la bêtise et la médiocrité.
 

La marche des chrétiens - A droite,  le pasteur EkofoLa marche des chrétiens - A droite,  le pasteur Ekofo

La marche des chrétiens - A droite, le pasteur Ekofo

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