L'AIMF apporte son assistance après la pluie diluvienne à Kinshasa

Publié le par Cornelis Nlandu-Tsasa

LOGO-CONTINENT.jpg

Administration et Rédaction : 75, Marius Duchéstraat 1800 Vilvoorde-Belgique – Compte : 000-1779090-13 
 Tél.: + 32 53 41 62 34 – GSM : + 32 496842694 – 485453016 –  e-mail :
lesignalmagazine@yahoo.fr 
Représentation Kinshasa: 54, Avenue Ndala - Kinshasa-Lemba - Tél : + (243) 89 81 34 349



Quotidien du mercredi 31 octobre (Suite et fin)
 

NATIONALES
 
Tragédie de la pluie diluvienne à Kinshasa : L’AIMF apporte son assistance
 
Kinshasa -L’Association internationale des maires francophones (AIMF) a décidé d’apporter une assistance humanitaire à la ville de Kinshasa, en signe de contribution face aux conséquences de la pluie diluvienne qui s’était abattue dans la nuit de jeudi à vendredi dernier sur la capitale congolaise.
L’engagement de cette association a été annoncé par un des ministres provinciaux, Thérèse Olenga, porte-parole du gouvernement provincial de Kinshasa, à l’issue d’une réunion tenue samedi sous la direction du gouverneur urbain intérimaire, Clément Bafiba Zomba, et élargie aux bourgmestres des communes de la capitale.
Le gouvernement provincial a chargé les bourgmestres de répertorier des sites appropriés susceptibles d’abriter momentanément les sinistrés victimes de cette catastrophe. Le gouverneur urbain André Kimbuta Yango a décidé d’écourter sa mission à l’étranger où il était allé participer aux assises de l’AIMF, au Vietnam.

Trente morts après cette pluie
 
pluie.jpgCette pluie diluvienne a causé la mort de trente personnes et d’importants dégâts matériels, selon un bilan provisoire communiqué samedi par le gouvernement provincial local à l’issue d’une réunion d’urgence. Cette réunion, présidée par le gouverneur intérimaire de la ville, Clément Bafiba Zomba, a été élargie aux bourgmestres des communes de cette entité administrative urbaine.
 
Ampleur des dégâts
 
Les membres de la cellule gouvernementale de crise conduits par les ministres d’Etat à l’Intérieur, Denis Kalume, se sont rendus sur le terrain samedi, sur instruction du Premier ministre Antoine Gizenga Fundji, pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par cette pluie.
Le ministre d’Etat Kalume a condamné, à l’issue de la visite, la résurgence des constructions anarchiques le long des cours d’eau et des caniveaux et sur des buses, qui ont occasionné des inondations ayant englouti des quartiers entiers et emporté des ouvrages de rétention et de drainage d’eau.
Il a annoncé la prise en charge des victimes par le gouvernement et a promis de sanctions contre des responsables des services du Cadastre qui ont loti à des endroits dont les constructions seront démolies.
 
Des dizaines des millions de dollars américains pour parer au plus pressé
 
Pour sa part, le ministre d’Etat aux Infrastructures et aux travaux publics, Pierre Lumbi, membre de la cellule de crise, a révélé que le gouvernement doit dégager des dizaines de millions de dollars pour parer au plus pressé. Cette enveloppe, a-t-il précisé, servira à construire en urgence, pour loger les sinistrés, désenclaver les quartiers cloisonnés et rétablir la circulation en rouvrant les voies d’accès rompues.
Il a regretté ce qui est arrivé, qui est à replacer dans le contexte de catastrophes naturelles en soulignant que dans un premier temps, le gouvernement est en train d’assister la population avant d’établir les responsabilités individuelles et collectives.
 
Des raccordements pirates ont provoqué des électrocutions
 
Le ministre de l’Energie, Salomon Banamuhere, a, quant à lui, annoncé la mort de deux personnes par électrocution à la suite de la pluie. Il a fait savoir que ce sont des raccordements pirates qui provoquent ce genre de désastre.
A ce sujet, il a demandé que les normes d’urbanisation soient impérativement respectées et que les clients fassent désormais une demande officielle à la Société nationale d’électricité pour le raccordement. M. Banamuhere a ajouté que la SNEL est souvent obligée de couper l’électricité pendant la pluie pour prévenir des électrocutions.
Pour ce qui est de la fourniture en eau potable, il a indiqué que des perturbations ont été enregistrées après la pluie « fatale » qui a causé des désagréments aux stations de la Lukunga et de N’Djili et à la mini-station de Yolo qui a été sous eaux. Il a rassuré que la situation devrait se rétablir progressivement, même dans la commune de Lemba où des conduites d’eau ont été rompues au niveau de By Pass.
 
Les professeurs d’université indignés par le tableau barémique de l’ESU
 
Kinshasa - Les professeurs de l’Université de Kinshasa regroupés au sein de l’APUKIN (Association des professeurs de l’Université de Kinshasa) se déclarent indignés par le tableau barémique proposé pour le secteur officiel de l’ESU (Enseignement supérieur et universitaire) et celui des recherches scientifiques signé par les ministres du Budget et de la Fonction publique, a déclaré à la presse le week-end, le président de cette association, le Pr Kabamba Mueu Sefu, à l’issue de leur assemblée générale tenue à Kinshasa.
Les professeurs de cette université qui se sont appuyés sur le statut particulier du corps enseignant en RDC, a-t-il dit, sans des précisions sur ce tableau, rappellent aux autorités politiques et administratives du pays que les professeurs d’université sont des agents de l’Etat dépendant du ministère de l’ESU, mais non des fonctionnaires du ministère de la Fonction publique, avant de réclamer l’application de leurs paliers décidés par le gouvernement pour leurs rémunérations. Les membres de l’APUKIN, a-t-il renchéri, ont décidé de poursuivre les démarches par des concertations avec le gouvernement pour que les professeurs rentrent réellement dans leurs droits quant à leur situation sociale tout en protestant vigoureusement contre la non considération que les autorités politiques et administratives du pays affichent à l’égard des professeurs d’université et de l’enseignement supérieur.
 
Les chrétiens congolais invités à s’inspirer des enseignements des Mgrs Munzihirwa et Kataliko
munzihirwa.gif 
Kinshasa- Le curé de la paroisse Notre Dame de Fatima, à Kinshasa, le père Jos Das, a invité les chrétiens congolais à s’inspirer des enseignements de NNSS Christophe Munzihirwa et Emmanuel Kataliko, lors de la messe célébrée lundi, à cette paroisse, en mémoire de ces deux prélats disparus.
Pour ce curé, les deux serviteurs de Dieu ont combattu sans relâche pour la vérité, la justice et la paix au moment où la partie-Est de la RDC était sous occupation des forces armées étrangères.
Il a émis le vœu de voir le courage et la bravoure de ces deux martyrs servir de modèle en vue de la restauration de la paix dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu encore sous l’emprise de l’insécurité, avant de rappeler que Mgr Christophe Munzihirwa a été assassiné le 29 octobre 1996 à Bukavu tandis que Mgr Emmanuel Kataliko est décédé le 4 octobre 2000 à Rome en Italie. Ce culte s’est terminé par la présentation de la Fraternité Christophe Munzihirwa (FCM), une œuvre sociale créée à Kinshasa par des hommes et des femmes de bonne volonté.
 
 
PROVINCES
 
Surpeuplement des classes à Fizi
 
Fizi - Le surpeuplement des classes dépasse le seuil de l’acceptable à Fizi, a constaté le chef de division de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel au Sud-Kivu, Célestin Lutombo wa lutombo, lors de sa visite de travail et d’inspection au territoire de Fizi où plusieurs classes contiennent 180 à 200 élèves au primaire.
Les élèves sont assis à même le sol sous une chaleur insupportable. La situation est cruciale, a déclaré le chef de division qu’accompagnait l’inspectrice provinciale, Mme Annette Shaburwa.
Il sied de trouver des mesures concrètes et urgentes pour parer à cette situation, notamment scinder les écoles et les classes en présence des humanitaires qui construisent et réhabilitent les écoles dans la contrée. Pour ces derniers, il faut que ces écoles soient mécanisées et les enseignants payés régulièrement. Le surpeuplement est dû à l’arrivée massive des réfugiés dont le nombre atteint 150.000 personnes parmi lesquelles 50.000 enfants scolarisables.
 
Des tensions communautaires dans plusieurs territoires de la province Orientale
 
Kisangani - Les tensions communautaires persistantes dans plusieurs territoires en province Orientale ont constitué une des préoccupations de la plénière de l’Assemblée provinciale de la province Orientale en sa séance de mardi dernier. Il ressort des échanges d’informations et des interventions des députés provinciaux que ces diverses tensions sont consécutives à la non prise en compte des intérêts des communautés locales par les exploitants forestiers ou miniers.
La commission environnement et ressource naturelle de cet organe délibérant a fait également état, à la plénière, de plusieurs cas de violation des instructions liées à la conservation de la nature et de ses écosystèmes. C’est le cas notamment de la culture industrielle du tabac en territoire d’Aru, en Ituri, qui favorise la désertification du milieu faute d’une politique appropriée de reboisement l’écalyptus desséchant son milieu ambiant.
En territoire de Bili (Bas-Uelé) et à Bafwasende (Tshopo), le rapport de cette commission révèle une tension qui naît de l’absence d’une information exacte sur la nature des activités des ONG britannique et américaine dans les aires protégées de Bili et le parc de la Garamba, où on aurait découvert du mercure et de l’uranium. Aussi la plénière a-t-elle voté pour la mise sur pied de trois commissions d’informations en district de l’Ituri, de la Tshopo et dans les Uélés pour plus de détails devant orienter les décisions appropriées y relatives.
 
Un projet japonais d’intégration des réfugiés angolais au Bas-Congo
 
Matadi - Un projet de développement communautaire initié par une équipe japonaise pourra voir le jour à Kimpese, dans le territoire de Songololo, district des Cataractes, consistant en l’intégration des réfugiés angolais au sein de la population congolaise locale, sans toutefois préciser les domaines d’intervention.
Selon le porte-parole de cette délégation qui a été reçue le week-end par le gouverneur Mbashi Batshia, celui-ci a profité de l’occasion pour vendre la carte postale minière, énergétique et des transports du Bas-Congo en vue de stimuler l’esprit d’investissement des Japonais.
La délégation japonaise qui a rendu cette visite de courtoisie au gouverneur du Bas-Congo à l’issue d’une visite d’inspection qu’elle a effectuée le même jour sur les installations de l’OEBK (Organisation pour équipement Banana-Kinshasa), s’est dit satisfaite des efforts fournis par le comité de gestion de cette entreprise pour maintenir en bon état le pont OEBK (ex-Maréchal), fruit de la coopération nippo-congolaise construit en 1983.
 
 
ECONOMIE
 
52 millions USD d’arriérés des salaires des agents des LAC
 
Kinshasa - Le montant total des arriérés des salaires à payer à 1.889 agents des LAC (Lignes aériennes congolaises) pour plus de 160 mois s’élève à 52 millions de dollars américains, a déclaré Mme Louise Longange Lokaya, présidente du Conseil d’administration de cette entreprise, au cours d’une interview accordée le week-end à la presse. Mme Longange qui expliquait l’état des lieux de cette compagnie aérienne nationale, a souligné que les LAC notent l’absence totale d’une flotte ou avions opérationnels, la spoliation des droits de trafic de l’entreprise par l’Etat propriétaire au profit des compagnies aériennes LAC.jpgprivées de droit congolais, privant ainsi les LAC de toutes les sources de revenus importantes.
Pour l’heure, a-t-elle révélé, les Lignes aériennes congolaises ne disposent que de deux avions non opérationnels. Il s’agit d’un B 737-200 qui attendait le Check D évalué à plus ou moins 2.500.000 dollars US, mais qui, faute d’argent, devra être vendu dans l’état où il se trouve, conformément à la décision du Conseil d’administration, sous réserve d’obtenir l’autorisation de la tutelle.
Le deuxième avion est un DC 8-54 F abandonné à Goma suite à la guerre et à l’enclavement de la piste après l’éruption du volcan. Selon l’avis des experts, cet avion est économiquement irréparable. C’est ainsi que le Conseil d’administration avait décidé également de le vendre dans l’état où il se trouve sous réserve d’autorisation de la tutelle.
Par ailleurs, a reconnu Louise Longange, 1.889 agents pour cette entreprise est un personnel pléthorique par rapport à la flotte opérationnelle qui n’existe pas. Car, en aviation, il existe les ratios, c’est-à-dire le rapport entre le nombre d’avions que la compagnie possède et le volume de son personnel. Ces ratios imposent, selon le niveau d’automatisation de la gestion de chaque compagnie, qu’il faille 150 à 250 agents pour un avion. Si les LAC disposent aujourd’hui de 8 à 10 avions, il n’ y aura plus de pléthore, a-t-elle indiqué.
Pour elle, l’absence de la flotte entraîne aussi celle des moyens financiers et matériels, ce qui explique que la compagnie soit endettée de façon significative, surtout sur le plan social vis-à-vis de ses agents en raison du paiement de leurs arriérés des salaires et autres avantages évalués à 96.000.000 USD. Mais, précise Madame Longange, les Lignes aériennes congolaises détiennent également des créances sur les tiers dont le montant est également significatif, soit plus ou moins 52.000.000 USD dont environ 25.618.264 USD certifiés sur l’Etat congolais et versé dans la dette intérieure et 1.342.624 USD se trouvant dans la chaîne des dépenses de l’Etat. L’endettement global des LAC oscille donc autour de près de 145.000.000 USD.
 
Réaction face à la détermination de l’Assemblée nationale
 
Mme Louise Longange s’est déclarée satisfaite de la détermination exprimée par l’Assemblée nationale de réhabiliter les LAC et d’apurer les arriérés des salaires du personnel. Ce qui, pour elle, signifie l’éveil de la volonté politique de faire quelque chose qui n’est rien d’autre que la réhabilitation de cette compagnie.
Elle a émis le souhait devoir cette volonté politique être aussi celle du Sénat, du gouvernement, du pouvoir judiciaire, de la presse congolaise et de l’ensemble du peuple congolais afin que cela se fasse rapidement et sûrement. Concernant l’apurement des arriérés de salaires des agents, elle estime que c’est une obligation à la fois légale et morale envers les citoyens qui se sont dépensés pendant plus d’une décennie pour faire vivre leur entreprise qui est celle de tous les Congolais.
Les modalités d’apurement de ces arriérés peuvent être, selon la PCA des LAC, soit à charge de l’Etat congolais propriétaire, soit de l’Etat congolais avec le concours d’un organisme international ou soit l’entreprise elle-même, après sa réhabilitation.
 
Des audits prévus en novembre prochain à la RVA
 
Kinshasa - Des audits s’effectueront dans toutes les entités de la RVA (Régie des voies aériennes) dès le mois de novembre prochain pour contrôler le respect de l’application de la note de service n° RVA/DG/017/2007 du 4 septembre 2007 portant mesures exceptionnelles d’encadrement des recettes. L’administrateur directeur général de la RVA, M. Robert Kabangu Bidinga, l’a révélé samedi lors de la clôture de la session budgétaire au Centre Bondenko dans la commune de Limete à Kinshasa.
Il a promis des sanctions positives ou négatives à l’issue de ces audits. Tous les cadres de la RVA ont été invités à contribuer au redressement de l’équilibre technique et financier de cette entreprise dont « le résultat des efforts entrepris par le conseil d’administration et le comité de gestion est perceptible ».
Une session d’évaluation où seront examinées des actions concrètes réalisées ainsi que les projections de l’année prochaine pourrait être convoquée à une date qui reste à fixer, a conclu M. Kabangu.
 
Inauguration à Lubumbashi d’un distributeur des billetsceltel-dame.jpg
 
Lubumbashi - M. Yav Tshibal, vice-gouverneur du Katanga, a procédé dernièrement à Raw Bank à l’inauguration du guichet distributeur automatique de billets de banque au cours d’une cérémonie organisée dans l’enceinte de cette institution bancaire en présence de plusieurs invités.
S’adressant à l’assistance, M. Michel Notebaert, directeur provincial de la Raw Bank a souligné que cette cérémonie avait deux objectifs à savoir la présentation de la carte Rapidos Raw Bank et l’inauguration du premier distributeur des billets de banque à Lubumbashi.
Il a ensuite souligné que son institution a été la première à proposer à ses clients le système de paiement international SWIFT, permettant de réaliser des transferts de fonds vers l’étranger en temps réel. 
Cette institution est également la première à introduire en RDC Internet Banking, à commercialiser la carte de crédit international Mastercard, et la carte prépayée Maestro, qui permet à ses clients de faire des achats partout dans le monde et à proposer aux commerçants locaux des lecteurs de cartes permettant le paiement d’achats avec des cartes de paiements, de recharger son téléphone pour les réseaux Celtel, Vodacom et Tigo. Ce système permet aux clients de Raw Bank d’avoir accès à leur argent sept jours sur sept, 24 heures sur 24.
Le second objectif était d’annoncer à l’assistance que la Raw Bank vient de signer avec la société financière internationale du groupe de la Banque Mondiale, un accord dans le cadre de « Global Trade Finance Programme », destiné à faciliter les échanges commerciaux entre pays en développement, en fournissant à des banques correspondantes, confirmatrices de crédits documentaires, la garantie de la SFI pour le compte de la Raw Bank. L’accord porte sur un montant initial de trois millions de dollars américains et pourrait prochainement être majoré.
 
 
AFRIQUE
 
Laurent Gbagbo rencontre les Burkinabé de Côte d’Ivoire
 
Kinshasa - Le Président ivoirien Laurent Ghagbo a rencontré dimanche la communauté burkinabé de Côte d’Ivoire, au complexe sportif de Yo Pougon, à Abidjan, selon les radios périphériques captées dimanche. Le geste du Chef de l’Etat ivoirien est très bien perçu dans les milieux des Burkinabé qui étaient considérés il y a quelques années comme des assaillants en Côte d’Ivoire, leur seconde patrie a ajouté la source.
Ces descendants d’immigrés ont affiché leur satisfaction du fait que le Président Gbagbo a ouvert la voie de la réconciliation. Les ressortissants d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest ont participé aussi à cette rencontre.
 
Tchad : Inculpation des seize Européens et deux Tchadiens pour « enlèvement de mineurs »
 
Kinshasa - Seize Européens ont été inculpés lundi soir à Abéché, dans l'est du Tchad, d'"enlèvement de mineurs", "escroquerie" ou "complicité" dans l'enquête sur la tentative controversée de transport de 103 enfants vers la France par l'association française Arche de Zoé.
Deux Tchadiens ont été inculpés de "complicité d'enlèvement de mineurs", portant à 18, dont 16 Européens, le nombre de personnes poursuivies au Tchad dans l'affaire de l'Arche de Zoé, a annoncé mardi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké.
Il s'agit d'un sous-préfet et d'un chef de quartier de la localité de Tiné, dans le nord-est du Tchad, à la frontière avec le Soudan. La presse française n'hésitait pas mardi à mettre en cause la responsabilité du gouvernement dans le scandale de l'Arche de Zoé, plusieurs éditorialistes dénonçant les cafouillages de la diplomatie française.
"Le juge d'instruction a inculpé formellement les neuf Français (des membres de l'association et trois journalistes) d'enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil, et d'escroquerie", a déclaré un haut responsable du Parquet d'Abéché, qui a requis l'anonymat. Les sept Espagnols de l'équipage de l'avion qui devait transporter les enfants en France ont été inculpés de "complicité". Le juge d'instruction a suivi les réquisitions prises plus tôt dans la soirée par le procureur d'Abéché.
 
Travaux forcés pour enlèvement
 
enfants.jpgLe code pénal tchadien prévoit des peines de travaux forcés en cas d'enlèvement de mineurs. Ces 16 personnes, qui étaient en garde à vue depuis leur interpellation jeudi à Abéché, "vont passer la nuit au Palais de Justice de la ville, et nous déciderons demain du lieu où elles seront transférées" pour effectuer leur détention préventive, a ajouté le Parquet.
Il a expliqué qu'ils ne seraient pas emmenés à la Maison d'arrêt de la principale ville de l'est du Tchad "pour des raisons de sécurité". Selon une source judiciaire, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé lundi de transférer à N'Djamena, à 700 km plus à l'ouest, les personnes interpellées à Abéché pour la suite de la procédure.
Le sort de deux Tchadiens pour lesquels le procureur avait auparavant requis l'inculpation de "complicité" n'a pas encore été rendu public. Un pilote belge, qui a acheminé une partie des enfants à Abéché depuis la frontière tchado-soudanaise, est pour sa part en garde à vue depuis dimanche à N'Djamena dans l'attente lui aussi d'une éventuelle inculpation.
Les personnes inculpées ont été arrêtées jeudi à Abéché alors que l'Arche de Zoé s'apprêtait à faire embarquer dans un avion à destination de la France 103 enfants de la région située de part et d'autre de la frontière tchado-soudanaise. L'Espagne a demandé lundi le respect de la présomption d'innocence dans cette affaire, alors que Paris s'est vivement désolidarisé de l'association.
L'Arche de Zoé assure que Paris ne lui a jamais clairement interdit de mener son opération, et dit avoir voulu "sauver de la mort" des "orphelins" de la guerre civile au Darfour, dans l'ouest du Soudan, frontalier du Tchad.
Le Président tchadien, M. Idriss Déby Etno, qui a visité le centre d’hébergement Abéché où ont été recueillis les enfants, a quant à lui carrément qualifié « Arche de Noé » de réseau pédophile, ce que les avocats des incriminés ont balayé d’un revers de la main.
 
Le Signal du Continent
Avec l’ACP et l’APA

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article