Gianni Pittella appelle le président burundais à renoncer à sa décision d'un 3ème mandat

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Le président S&D, Gianni Pittella
Le président S&D, Gianni Pittella

Bruxelles, 29 avril - Le président du Groupe socialiste et démocratique au Parliament européen, M. Gianni Pittella, a demandé et obtenu une déclaration urgente de part de la Commission européenne sur la situation au Burundi, à la suite de la décision du Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, de se porter candidat pour un troisième mandat. Cette décision a engendré un climat d'incertitudes et de tensions au Burundi, avec des manifestations violemment reprimées, des limitaions scandaleuses de liberté d'expression jusqu'à la coupure de signaux de certaines radios, poussant des milliers de personnes vers le Rwanda.

Dans un communiqué du Groupe qui l'indique mercredi, M. Pittella relève que " Les nouvelles qui nous arrivent du Burundi indiquent que des milices armées terrorisent la population. Actuellement, au Burundi, les radios sont fermées, les journalistes et les activistes sont emprisonnés. Il règne un climat d'intimidation, de terreur et de violence qui pousse des milliers de personnes vers le Rwanda pour fuir un possible conflit ethnique."

En conséquence, il "lance un appel directement au Président Nkurunziza, en ces termes : "J'en appelle directement au Président du Burundi: Monsieur le Président revenez sur votre décision. Vous deviendriez aux yeux de votre peuple et de la Communauté internationale le principal acteur d'une transition démocratique historique."

Des signes de génocide perceptibles

Pour le Groupe socialiste et démocratique au Parliament européen, la décision du président burundais de briguer un troisième mandat pourrait plonger le pays dans la violence. Des facteurs similaires à ceux observés lors du génocide en 1994 au Rwanda sont présents aujourd'hui. L'Union européenne ne peut pas attendre dans l'indifférence qu'un nouveau monstre se réveille. Aujourd'hui, le Burundi est sur le devant de la scène mais on peut redouter un effet domino dans la région des Grands Lacs. Ces États souffrent d'une grande instabilité politique et feront prochainement face à d'importantes échéances électorales, de l'avis des socialistes et démocrates européens qui concluent : " Faire entendre la voix de l'Europe, c'est notre devoir moral et politique".

Le Groupe est, en effet, convaincu que si rien n'est entrepris aujourd'hui par la communauté internationale pour découragerc Nkurunziza et arrêter les violences, l'onde de choc pourrait atteindre ses voisins, la RDC, le Rwanda et même le Congo Brazzaville, où rien n'est encore acquis sur les intentions des présidents respectifs, tous en fin mandat et interdits par leurs Constitutions respectives de se représenter.

Mais, le Groupe parlementaire européen semble oublier que "le politicien africain est un homme qui ne comprend rien à la politique", pour paraphraser Khadja Nin, justement du Burundi. Et suggérer à cet Africain d'entrer dans l'histoire, en posant des actes normaux pour une personne normale comme respecter une constitution, c'est sûrement trop lui demander parce que cela dépasse largement son entendement ! Ces malades qui nous gouvernent (titre du l'ouvrage de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick (Editions Stock, 1996).

Jean Cornelis Nlandu

A gauche, le président Nkurunziza - A droite, Khadja NinA gauche, le président Nkurunziza - A droite, Khadja Nin

A gauche, le président Nkurunziza - A droite, Khadja Nin

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