CPI : L'ex-rebelle Bosco Ntaganda devant ses juges mercredi

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Le criminel Ntanganda
Le criminel Ntanganda

Kinshasa, 01/09 - Le procès de l'ex-chef de guerre Bosco Ntaganda, accusé de crimes contre l'humanité en République démocratique du Congo, notamment d'avoir violé des enfants soldats, s'ouvre mercredi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye au Pays-Bas, a-t-on appris lundi de source proche de cette juridiction internationale controversée, qui s’est spécialisée dans le jugement sélectif des Africains.

L'audience qui s’ouvre à partir de 09H30 (07h30 GMT), indique la source, sera présidée par le juge Robert Fremr. La procureure Fatou Bensouda prendra la parole la première, avant l’intervention des avocats de la défense suivie de ceux de quelques 2 149 victimes qui présenteront également leurs déclarations liminaires.

L'ancien rebelle; âgé de 41 ans, surnommé « Terminator », doit répondre de 13 chefs d'accusations pour crimes de guerre et de 5 pour crimes contre l'humanité.

Selon l'accusation, Bosco Ntaganda a joué, avec ses troupes des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), un rôle central au cours des violences ethniques et des attaques menées contre les civils en Ituri (nord-est de la RDC), entre 2002 et 2003, un conflit qui, selon les ONG, a coûté la vie à plus de 60 000 personnes.

Deux mandats d'arrêts ont été émis à son encontre par la CPI: un premier en 2006 et un deuxième, avec des accusations supplémentaires, en 2012. Il est notamment poursuivi pour son rôle dans des attaques de plusieurs villes de l'Ituri sur une période d'un an, à partir de septembre 2002. Le FPLC, milice à prédominance Hema, visait ceux perçus comme appartenant aux ethnies Lendu, Bira et Nande.

En outre, les procureurs l'accusent d'avoir mené une attaque contre la ville minière de Mongbwalu, qui dura six jours et coûta la vie à 200 villageois. Il y aurait personnellement assassiné un prêtre de plusieurs coups de pistolet dans la tête.

Lors de l'audience destinée à établir si un procès devait avoir lieu, il y a un an, les procureurs de la CPI avaient accusé l'ancien chef de milice d'avoir violé des enfants soldats et réduit en esclavage sexuel des femmes de la région.

Le procès de Bosco Ntaganda, qui est le quatrième « congolais » à la CPI, est « très significatif, car c'est la première fois en droit pénal international qu'une charge de viol et d'esclavage sexuel commis contre des enfants dans sa propre milice, est retenue contre un ancien chef », a affirmé dans un communiqué Brigid Inder de l'ONG Women's Initiatives for Gender Justice.

Général dans l'armée congolaise de 2007 à 2012, Bosco Ntaganda était à une époque le fugitif le plus recherché dans la région des Grands Lacs jusqu'à ce qu'il se rende, de manière inopinée à l’ambassade américaine de Kigali, au Rwanda, en mars 2013 pour demander son transfert à la CPI, rappelle-t-on.

Mais sa présence dans l’armée congolaise, pour une personne qui se reconnaît d’une autre nationalité, vient ainsi confirmer l’amalgame qui existe dans cette force où des voyous venus de tous les horizons sont automatiquement incorporés sans examen au cas par cas, du simple fait d’avoir pris les armes.

Avec l'ACP

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