Le gouvernement se prépare-t-il a procéder à l'arrestation d'Etienne Tshisekedi sur les violences de septembre ?

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Etienne Tshisekedi

Kinshasa, 08/11 -  Le gouvernement congolais vient de publier un communiqué dans lequel il se dit «préoccupé » d’apprendre que l’un des suspects cités dans l’enquête sur les événements des 19 et 20 septembre 2016 et arrêté par la police, ait été présenté comme le principal animateur d’une structure politique aux allures paramilitaires, proche d’un grand parti de la RDC, à savoir l'UDPS dont le président est l'opposant historique Etienne Tshisekedi.

Dans un communiqué du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, remis lundi à l’ACP, l'Exécutif congolais explique que les forces de police ont, en effet, arrêté le samedi 5 novembre, en marge du meeting avorté initié par le Rassemblement, un suspect identifié au nom de Héritier Bopoko Lifula alias Mokato, "activement recherché depuis les événements des 19 et 20 septembre 2016 au cours desquels de jeunes manifestants ont pillé armes et munitions de guerre dans plusieurs commissariats de police et commis de nombreux actes de vandalisme, d’incendies, de meurtres, de viols et de destruction de biens publics et privés".

Bopoko Lifula, selon la source, est "un repris de justice et ancien artificier des forces de défense de la RDC" qui a été présenté comme le principal animateur d’une structure politique dénommée « Forces de progrès et de défense de la jeunesse de l’UDPS. Le gouvernement est surpris de voir une formation politique ayant pignon sur rue compter parmi ses cadres un personnage aussi problématique, au regard de son passé et des présomptions des faits criminels qui lui sont imputés », note encore le communiqué

La même source ajoute que le gouvernement « engage les instances judiciaires à approfondir leurs enquêtes pour mettre à jour et statuer sur toutes les responsabilités autour de cette affaire, avant d'en appeler à « la collaboration de tous les citoyens susceptibles d’aider à la manifestation de la vérité à ce sujet ».

Le même décor est planté comme pour les arrestations de Diomi et Muyambo

« Cette collaboration est attendue également « des responsables du parti qui a ainsi ouvert ses rangs au prévenu Bopoko, au risque d’être considéré comme complice des faits graves mis à charge de ce dernier », souligne le communiqué, qui réaffirme la détermination du gouvernement de continuer « sans désemparer et ce jusqu’à son dernier souffle » à assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.

Le décor est ainsi planté, selon un schéma déjà connu, qui a conduit à l'arrestation rocambolesque d'autres opposants, et pas des moindres, notamment Eugène Diomi Ndongala de la Démocratie chrétienne le 9 avril 2013 et Jean-Claude Muyambo en janvier 2015 pour abus de confiance sur un dossier déjà classé en juin 2014. Sans omettre la condamnation et l'exil de l'ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi dès qu'il est passé dans l'opposition à Kabila, pour "recrutement de mercenaires" d'abord, ensuite pour "spoliation" d'un immeuble appartenant pourtant à son frère aîné et où il a même grandi.

Est-ce aujourd'hui au tour du président du Comité des sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, d'être inquiété dans un dossier qui commence à prendre forme, en tant que « complice des faits graves » mis à charge du prévenu Héritier Bopoko Lifula alias Mokato ?

Il s'agit précisément, pour reprendre les griefs énumérés par Lambert Mende du fait d'avoir « pillé armes et munitions de guerre dans plusieurs commissariats de police et commis de nombreux actes de vandalisme, d’incendies, de meurtres, de viols et de destruction de biens publics et privés ». Les semaines qui suivent risquent en tout cas d'apporter des rebondissements spectaculaires dans les rangs du Rassemblement si notre conjecture venait à se confirmer. 

Diomi Ndongala et Me Muyambo, chacun avec des sequelles d'une longue détentionDiomi Ndongala et Me Muyambo, chacun avec des sequelles d'une longue détention

Diomi Ndongala et Me Muyambo, chacun avec des sequelles d'une longue détention

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