Appel patriotique pour la disqualification de l'Assemblée nationale (Par Raymond-Camille Inwen, ancien Professeur et Chef de division à l'ESU)

Publié le par Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa

Paris, 9 juillet - Je suis en colère. En effet trop c’est trop. Hier, Kabila a sali le Congo par la fabrication des lois iniques qui n’avaient pour seul but que le renforcement et la conservation du pouvoir qu’il a obtenu frauduleusement. 

La Constitution n’a été que le paillasson qu’il a usé pour essuyer le sang des concurrents qu’il a soigneusement éliminés, pour voiler son enrichissement éhonté et conserver, grâce à sa horde des truands et des médiocres, son pouvoir sanguinaire et prédateur.

Le plus impardonnable des crimes que ces voyous ont commis est la chosification du parlement, qu’ils ont transformé en piteuse chambre d’enregistrement bourrée de fraudeurs corrompus, nommés pour gonfler les chiffres lors des votes des lois.

Aussi, je suis convaincu que tout changement doit commencer par la crevaison de cette pourriture qui avilit toute la vie nationale congolaise en protégeant des criminels économiques, sociaux et de droit commun. Il faut neutraliser tous ces immoraux et ces inciviques. Ce nid de vipères doit être défait.

Des parlementaires protecteurs des détourneurs

Sans ces maffieux du parlement, la loi sur la réforme de la CENI serait celle attendue par notre peuple et non ce piège tendu à tout candidat à la présidence de la CENI et ce lit tout fait pour la fraude, les frustrations et les contestations qui s'en suivent. Alors que l'on devait tirer les leçons des différentes catastrophes et anomalies des scrutins précédents.

Pire encore, le projet de loi sur la Congolité discriminant d'authentiques fils de ce pays, comme Moise Katumbi, ne pouvait en aucun cas franchir le seuil de ce havre de liberté et de l’intelligentsia congolaise, malheureusement souillée par des députés immoraux et incompétents. 

Sans ces parlementaires nommés, tous les crimes économiques qui ont rythmé la vie politique, comme celui de Bukanga Lonzo, ne pouvaient avoir lieu, et leurs acteurs seraient déjà dans les geôles pour réparer leurs forfaits. 

Sans eux, des sommes colossales du Trésor public ne seraient pas allègrement détournées. Des montagnes de dollars, comme on l'apprend tous les jours, ne seraient pas dépensés pour leur offrir des voitures rutilantes pendant que les hôpitaux sont en piteux état, pendant que les Congolais meurent de faim, pendant que les fonctionnaires sont sous-payés, quand ils ne revendiquent pas des dizaines de mois sans salaires, pendant que les enfants ne sont pas ou insuffisamment scolarisés, pendant que le peuple est clochardisé, pendant que nos filles se prostituent, les yeux fermés par la honte, pour subvenir aux besoins primaires de leurs familles. 

Katumbi victime de son courage face à la paupérisation du peuple

Dans cette forfaiture, il faut saluer le courage d'un homme. Il a été, pour Kabila et son régime, l’homme à abattre parce qu’il a été le premier à avoir dit « NON AU TROISIÈME PENALTY », non au mensonge, non à la corruption, non à l’écrasement et à la paupérisation du peuple.

Le calvaire que Kabila a imposé à Moïse Katumbi, pour le citer, est un prototype dans l’histoire contemporaine. Kabila a utilisé la Justice et les services de sécurité de la République comme exécutants.

Aujourd’hui, curieusement comme hier, on veut encore s'acharner sur la même personne. La loi Tshiani, téléguidée ou pas, est mise en branle pour désigner Katumbi comme la victime expiatoire, en lui barrant le chemin vers une nouvelle candidature à la présidence de la République.

Contrairement à Kabila, avec sa Justice et ses services de sécurité, cette fois c'est l’Assemblée nationale qui est choisie comme artificier. Son péché, son père est Juif et étranger. 

L’ancien professeur de Katumbi adolescent, que je suis, n’a jamais su ou pu le distinguer des ses amis et condisciples, ni en classe ni sur un terrain de football. Je n’ai jamais vu un étranger, mais un petit Mubemba qui rendait souvent visite à mon collègue Makole Kalasa, cousin de sa mère, tous descendants du M’Siri du Royaume Gareganze de Bunkeya. 

Curieusement, ni ses cousines jumelles, Kapia et Mpundu, qui étaient aussi mes élèves à la même époque, ni encore leur père Katebe Katoto ne sont traités de Juifs ou d’étrangers ? C’est ridicule.

Crever cet abcès doit être le devoir premier de tout patriote congolais qui veut du bien à ses compatriotes et à son pays. Tout Congolais, pas seulement de père et de mère, mais conformément à la Constitution, doit mettre en application l’article 64 et descendre dans la rue pour demander la disqualification de ce parlement de pacotille, qui ne sait ni retenir les leçons de l'Histoire, ni lire les signes des temps.

NDLR : Raymond-Camille Inwen Langan Mungian, Chef de Division retraité du Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, a enseigné Moïse Katumbi, alors enfant, à l'Institut Kyangalele de Kapolowe, au Katanga, chez les Pères bénédictins. Il fut aussi son entraîneur de football à la récréation.

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